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Invitation au voyage

Un concombre à Hambourg

4 Juin 2011 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Villes de mes voyages

L’épidémie qui touche actuellement le nord de l’Allemagne me ramène au passé nostalgique de ma confortable et insouciante jeunesse européenne.

D’abord parce que la ville portuaire de Hambourg restera pour moi toujours le symbole de la découverte du plaisir du voyage, depuis l’adolescence jusqu’a aujourd’hui.

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Découvrir le plaisir de découvrir, pourrais-je redondiser.

Se retrouver dans un endroit d’une autre langue, d’un autre rythme de vie, d’une autre alimentation, d’une autre culture, et se sentir animé du désir de découvrir et de comprendre (ou plutôt d’apprécier et d’aimer) ce qui est différent, voilà la clé que la ville de Hambourg m’offrit il y a 28 ans.

Ce n’est pas pour rien qu'ensuite j’entrepris de faire le voyage depuis Hambourg jusqu’à Valparaiso en cargo, voulant relier deux villes qui participent à la construction de mon identité.

Bordeaux, où je suis né, Hambourg et Valparaiso sont trois ports qui, à des époques différentes, connurent expansion et enrichissement et recurent un melting-pot de cultures, d’immigrants, de marins des cinqs continents et des trois océans et en élaborèrent une culture cosmopolite et riche de métissages.

Alors, quand Hambourg souffre, je me rappelle.

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Alors quand Bordeaux déconne, je me rappelle.

Alors quand Valparaiso éternue, je tousse.

J’ai vu San Francisco, La Havane, Kingston, Lisbonne, Port au Prince, Cartagena de las Indias, Panama, autant de ports du bout du monde qui conservent aussi ce metissage, cette culture de l’accueil de l’étranger et de l’oubli facile de celui qui repart.

N’allumez pas votre cigarette avec une bougie, vous tueriez un marin !

N’allez pas dans les quartiers rouges à bordels de ces villes portuaires, un marin vous tuerait.

Etre une porte ouverte sur le monde est la meilleure facon de participer à la paix mondiale, c’est également hélas, un risque d’accueillir aussi les pires pestes, comme celle que connaît Hambourg ces jours-ci.

Mais aujourd’hui, les avions remplacent les cargos, enfin... pas toujours.

Partout dans le monde, des milliers de personnes rêvent de s’embarquer pour un ailleurs rempli d’espoir d’une vie meilleure.

Combien de marins, combien de capitaines... et combien de cadavres échoués sur les plages méditerranéennes ?

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Enfin, cette histoire épidémique me ramène également à mon passé laborieux dans le domaine de la santé publique. Domaine sensible, aujourd’hui récupéré de facon maladroite et ignorante par une grande partie des media qui voient dans le moindre soupcon d’épidémie l’opportunité de faire de l’audience en manipulant les peurs ancestrales de populations ignorantes. Hors, n’importe quel spéciliste de santé publique répètera à l’envi qu’en premier lieu il ne faut rien conclure à la va-vite et rester très prudent. Si cela avait été le cas, on aurait évité bien des soucis à l’Espagne en général et aux producteurs de concombres en particulier.

Hélas, le problème fut présenté à l’envers par des média stupides et aveuglés pas la concurrence et ils se sont fourrés le concombre jusqu’à l’os, sans risquer aucune sanction ni représaille, car les media aujour’hui n’assument plus aucune responsabilité. Qu’ils se trompent, mentent, exagèrent ou sensationnalisent tout à la va-vite et ils s’empresseront de publier des excuses, la larme à l’oeil, dans un mea culpa salvateur et gratuit.

Et à cause d'eux, le monde entier panique et prend des réflexes préhistoriques pour deux morts empoisonnés quand des milliers d’enfants meurent de malnutrition dans le monde sans que cela n’émeuve personne. Que pèseront les 18 morts du nord de l’Europe face aux milliers de morts de paludisme, diarrhées, sida... ?

Etait-il bien nécessaire d’alimenter la psychose avant même de savoir de quoi il retourne ? Ne demandez surtout pas aux laboratoires pharmaceutiques ce qu’ils en pensent, vous leur donneriez des idées lumineuses et lucratives comme la grippe aviaire, le H1N1 ou autre arnaque... de soi-disant santé publique !

 hamburg.jpg 

J’invite donc tous les amoureux du voyage à aller visiter cette splendide ville de Hambourg, de monter à bord de ses bateaux-bus pour naviguer sur l ‘Elbe, puis une fois à terre, de déguster une sole ou un bismarck, arroser d’une bière allemande qui ne souffre, elle, d’aucune concurrence.

 

PS : toutes les photos illustrant ce texte sont de Hambourg

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<br /> <br /> totalement d'accord! sauf que la bière allemande qui ne souffre aucune concurrence... bon... on pourrait en débattre!<br /> <br /> <br /> (ou comment se focaliser sur la partie la plus futile et anecdotique d'un texte plutôt sérieux... je devrais bosser pour un gratuit, tiens!)<br /> <br /> <br /> --tout cela à prendre au troisième degré d'alcool, bien entendu--<br /> <br /> <br /> <br />
Répondre
B
<br /> @tom Merci Tom pour laisser tes empreintes de ce côté-ci du monde virtuel. ON se voit bientôt pour une petite mousse ?<br /> <br /> <br />