Diversion de faits divers

Les faits divers font diversion... dans les media !

Davantage encore lorsque les acteurs de ces faits divers sont des célébrités, stars, sportifs de haut niveau ou personnages politiques.

Ce qui fut un banal accident de la circulation se transforma en tout et n’importe quoi lorsqu’il impliqua Lady Di.

Ce qui était une banale histoire de cul entre un homme et sa stagiaire se transforma en cause d’état lorsqu’il s’agit de Bill Clinton.

Et ce qui est actuellement un tristement banale affaire de moeurs entre DSK et une employée d’hotel se transforme en bombe politique et tragédie mondiale.

Tout ceci me rappelle en premier lieu la réflexion d’un ami de Sciences Po qui m’avait raconté que pour ne pas se sentir en infériotité « sociale » lors d’un entretien d’embauche ou d’un rencontre avec un haut personnage, il se l’imaginait assi sur le trône en train de chier. Car tout le monde baisse son froc ou lève sa jupe pour aller chier. Ca met tout le monde d’accord !

                                              Sculpture de l'artiste Ivan Cabezon

Alors, que l’on soit président directeur général millionaire ou mafieux, un verre de trop peut vous faire perdre le contrôle de votre véhicule, que ce soit une 2CV ou un Porsche Cayenne. Et la ceinture de sécurité ne fait pas de différence sociale (contrairement à la presse) et protège aussi bien Pierre Martin que quelconque Prix Nobel. De même que la cigarette de Joséphine Dupont est aussi nocive que celle de Serge Gainsbourg, et le ricard de Marcel autant que celui de Bernard Tapie.

Mais les media nous font voir les choses d’une autre manière. Faut bien vendre... et puis ce sont aussi eux les responsables de la peopolisation, des modes et de la pavlovisation de nos esprits à ne pas réagir à un fait divers lambda mais au même type de fait divers quand il s’agit de quelqu’un de « connu ».

Et ne me dites pas que les gens sont ainsi et que les media ne font que donner en pature au public ce qu’il veut... non non non, la ligne éditoriale influence le public, on l’a bien vu avec l’élection de Sarkozy aidée par une accumulation de faits divers sordides dans les media et de fabrication de peurs imaginaires dans l’esprit du public électeur.

Un bon psy recevra Bill Clinton de la même manière que Paul Martin, une mesure d’alcoolémie aussi. Alors quoi ?

Ben tout ce brouhaha autour de DSK nous emmerde parce que c’est arbre qui cache non pas une, mais deux forêts.

C’est un immense écran de fumée devant la réalité de l’organisme du FMI qu’il faudra un jour, comme personne morale, présenter devant le tribunal pénal international pour crimes contre l’humanité.

C’est également un banal fait divers qui occulte la réalité de la triste et pathétique politique de gauche en France.

Cela fait longtemps maintenant qu’une grande partie des média s’est crétinisée, favosirant les faits divers, le people, le sport et les scandales au détriment d’un contenu critique, de réflexions et d’analyses sérieuses, reléguant les experts et autres véritables analystes en dernière page, en d’étroites colonnes illisibles, ou entre minuit et une heure du mat.

On avait jamais autant cité le FMI depuis DSK, mais hélas pour de biens mauvaises raisons et ne traitant pas de l’essentiel.

D’ailleurs il suffirait de descendre dans la rue à Paris pour demander aux gens ce qu’est le FMI pour se rendre compte de l’ignorance crasse des Francais à l’égard d’un organisme international qui soufflait le chaud et le froid dans trop d’endroits de la planète depuis de trop longues années.

Et le mythe de croire qu’un type soi-disant de gauche puisse y avaoir changé quelque chose montre la naïveté voire le je-m’en-foutisme général qui règne dans le monde de l’analyse socio-politique. Il suffirait pourtant de s’attarder dans les pays d’Amérique latine, d’Europre centrale ou d’Asie pour mieux s’en rendre compte.

                                         Sculpture de l'artiste Ivan Cabezon

Et c’est parce que je vis au Chili que je peux écrire cela.