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Invitation au voyage

Lettre à Bordeaux

19 Octobre 2006 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Villes de mes voyages

   En Castellano : Aqui

Chère Bordeaux,
Je ne pouvais pas commencer cette nouvelle rubrique de lettres aux villes qui sont le paysage de mes voyages sans commencer par toi.
Bordeaux, ville portuaire à l’histoire riche et prestigieuse, bourgeoise jusqu’au bout de tes quais, qui s’agenouille sur le retour de Juppé.
Bordeaux qui m’a vu naître une semaine avant que le premier homme marche sur la lune.
Bordeaux qui m’a ouvert ses bras tandis que le chirurgien ouvrait le ventre de ma mère, un dimanche, à l’heure e l’apéro, la veille der la fête nationale. C’était il y a 37 ans.
Mais je n’ai jamais habité chez toi, je t’ai préféré Pau ou Toulouse pour mes études et Paris pour y vivre. Il faut dire que ton campus de Talence n’a rien d’attrayant.
Finalement, je ne suis venu te visiter qu’en voyage, de passage, ponctuellement, deux jours par-ci, trois jours par-là, en visite dans la famille, chez ma sœur ou chez quelques cousins…
Je suis beaucoup venu au moment des fêtes de Noël, tu t’en souviens, emmené par une mère soucieuse de faire des cadeaux de qualité pour la Noël en prenant le plaisir de lécher tes vitrines dégoulinantes et luxueuses de tes quartiers bourgeois et rupins, du vin et du bouchon.
                                         Clic pour Bordo ou Valparaiseaux ?
Chère Bordeaux, tu as beau être la ville de ma naissance, tu as beau avoir eu un de mes aïeux comme maire (ce cher Emile Fourcan), celle qui colle son identité à jamais sur la mienne, celle dont je supporte le club de football des Girondins, je me perds à chaque fois que je me rends dans tes rues et tes avenues, comme un acte manqué perpétuel sur mes origines ou mes racines. Comme si je ne me plaisais pas chez toi, ou comme si toi, de tes faux airs hautains, ou du hauts des milliers de souvenirs familiaux qui hantent tes rues et tes maisons, tu ne voulais pas m’accepter comme l’un des tiens.
Je ne comprends même pas, ni le sens de la circulation, ni la mentalité de ses habitants quand ils sont au volant, ni le plan de la ville. Perpétuellement égaré dans tes quartiers.
Serais-tu vexée de toutes les mauvaises pensées que j’ai pu avoir sur ton compte ?
Sais-tu tout le mal que j’ai pu dire de tes habitants qui polluent en 4x4 avant d’aller bouffer des huîtres à Arcachon dans l’espoir d’apercevoir Sarkozy ou Juppé ?
Sais-tu tout le mal que j’ai pu dire sur ton manque de ponts pour enjamber la Garonne ?
Non, toi et moi, ne nous connaissons pas assez pour nous juger bien.
La preuve en est que je t’ai redécouverte avec plaisir, étonnement et ravissement la dernière fois que je suis passé par chez toi, empruntant ton nouveau tramway pour me rendre dans le nouveau centre-ville libéré de l’automobile.
Ce centre ville qui est beau, très réussi… mais à quel prix ?
Qui sont tes nouveaux esclaves, en échos de ton enrichissement sur ce marché triangulaire que tu n’as toujours pas expié à la hauteur du mal causé et de l’enrichissement acquis ?
                                      Clic pour Bordo ou Valparaiseaux ?
Petit, il paraît que j’ai dit à ma mère quelque chose comme :
«  C’est triste ici, c’est tout gris !
Moi j’aimerais repeindre les maisons en couleurs »
Véridique ! Mais m’en veux-tu pour ces mots aujourd’hui encore ?
Alors, tu comprendras maintenant pourquoi Valparaiso, avec ses maisons en couleurs et la simplicité de sa population, peut autant me plaire.
C’est comme une réponse à ton caractère et ton attitude, à ton identité qui, malgré les ravalements de façades, les investissements urbains coûteux et luxueux, font de toi une ville bourgeoise, chic, riche. Mais une ville un peu froide aux premiers abords, un peu impressionnante, et qui devrait un peu se laisser aller à divaguer sous les effets de son si délicieux vin !
Chère Bordeaux, laisse-toi aller, redevient simple, ouverte et gaie, comme le sont tous les grands ports du monde, de Hambourg à Valpraiso, de Marseille à San Francisco, de Punta Arenas à Calao…
Je te dis à bientôt, car, malgré tout, même de passage, toujours en voyage, je passerai encore par tes quais, un de ces jours, te saluer…
Bertrand

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B
Amical bonjour d'un bordelais, lui aussi sous le charme de Valparaiso et des mers du sud.Trés belles photos.C. from Bordogoave
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B
<br /> @Bordo<br /> Merci merci<br /> et bonjour aussi et bienvenue de ce côté-ci du monde...<br /> <br /> <br />
A
J'ai pris le temps de réfléchir avant de répondre du tac au tac, "Bordeaux ? Vieille pute !"Je crois que c'est la ville où j'ai été la plus malheureuse. Petite fille presque adolescente, adolecente puis étudiante. Et c'est la ville et ses habitants. Hautains, fermés, bornés, parés d'un éclat dont ils se gaussent mais qui n'est que vernis. Bourgeoisie vitivinicole qui ignore le vaste monde et se targue de le contenir tout entier. J'ai encore les entrailles noués de ces journées entières, collégienne, entourée de ces gosses en vêtements de marques à l'horizon étriqué du bassin, Saint Emilion et la gare Saint Jean.Maman y vit encore. Je ne comprends toujours pas cette ville, je ne fais plus que profiter de la splendeur décadante de sa pierre lumineuse et de ses artères larges, en passant.
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B
@AnaïsellaJe pensais que tu t'abstiendrais, voyant ton silence sur cette ville... Je vois que tu ne pardonnes rien à cette foutue ville... et je te comprends.
L
Je confirme : Toulouse est moins grise que Bordeaux. Même carrément plus.. rose. Hein c bien ça?
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B
@ludineRire... euh... O Toulouse, Touououoolououououssseeeeeeeeeee
B
Bordeaux n'est point si éloigné du pays basque et des ruelles si sympa de SanSé et c'est sa principale qualité.evidemment, autant choisir de vivre au plus prés de bayonne !mais bonBordeaux c'est midi moins le quart dit-onmais chacun voit midi à sa porte ajoute t-on aussitôt ;)
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B
@borneoPas si éloigné, pas si éloigné.... faut les faire les 150 ou 200 bornes quand mëme, en plus sur l'autoroute la plus chère de France au kilomètre...Mais, c'est sûr, vu d'ici, c'est la porte à côté, la porte où on voit midi aussi...
P
Bordeaux ??? Ah ouéééééééé, cet endroit en aval de Toulouse !
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B
@P-HIl n'y a pas silongtemps, le journal Sud-Ouest faisait sa quatrième de couv' sur la pseudo rivalité entre la ville rose et Bordeaux...'tain, c'est pas gagné...