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Virtualité et abstraction
Cela fait donc un peu plus d’une semaine que je tente de regarder, classer, répertorier, codifier, copier, trier, sélectionner et archiver toutes les photos numériques que j’ai faites depuis vingt-deux mois de voyage.
Ca me prend beaucoup plus de temps que prévu.
Il faut dire qu’en regardant ces photos, je fais plusieurs choses à la fois.
D’abord quand je les regarde, automatiquement mon esprit repart en voyage et vagabonde avec les souvenirs qui reviennent accompagnés des sons, des odeurs, des discussions, des gens croisés...
Ensuite, j’efface toutes celles qui ne sont pas de qualité (floues, redondantes, trop mal cadrées, sans intérêt…).
Ensuite, j’opère une double sélection, une pour ce Blog et un autre pour d’éventuelles utilisations artistiques ultérieures liées à mes projets actuels.
Mais, je trie et classe aussi en faisant des dossiers, de l’archivage…
Et quand tout est bien rangé, je grave et archive sur des CD.
C’est intéressant ce que je vous raconte, hein ?
C’est comme ça que j’ai pu sélectionner les photos pour le concours quiz du moment. Jouez ici, si vous en avez encore le courage…
C’est aussi pour ces raisons que depuis une dizaines de jours, j’illustre aussi les articles avec de « vieilles photos » repêchées lors de ce nouveau visionnage.
Il me reste à présent les quatre derniers mois, depuis en fait que je loge dans un chez moi à moi. Déjà pas moins de 25 CD gravés…
Le numérique est un joli piège, il permet de « faire » des milliers de photos pour un coût quasi nul. Mais si je mets le verbe « faire » comme ça, entre guillemets, c’est bien parce que tous ces clichés sont virtuels, immatériels, comme ce Blog. Sans électricité ou sans machines perfectionnées pour les voir et tout cela disparaît.
Nous sommes entrés dans une drôle d’ère où la propriété et l’acquisition est une idéologie qui n’a jamais été aussi forte, grâce à l’économie de marché, au libéralisme économique, au crédit et autres cartes bancaires et en même temps on acquiert de plus en plus de choses immatérielles, abstraites : de la photo numérique, de la musique par téléchargement…
On possède de moins en moins de choses concrètes et les avancées technologiques nous obligent à changer le peu de concret que l’on a. Le CD est venu remplacé le vinyle et la cassette. A présent l’argentique est devenu en quelques années une antiquité…
Tout se virtualise ou s’abstractise, jusqu’au communication entre les être humains qui communiquent par mail, SMS, délaissant ce qui laisse des traces, comme des cartes ou des lettres manuscrites. Résultats, les jeunes aujourd’hui ne savent plus écrire, mais cela n’est pas forcément négatif, puisqu’ils savent faire d’autres choses complexes que leurs parents ou grands-parents ne sauront jamais faire.
Non, aujourd’hui on laisse d’autres traces, virtuelles elles aussi, mais pas tout à fait, ni pour tout le monde. Le monde du tout informatique et du tout électronique est en train de lentement et sûrement faire un big brother dont personne individuellement ne veut, mais que toute la société actuelle appelle de ses vœux. Tout le monde surveille tout le monde et chacun seulement pour son propre intérêt.
Clic ?
Chacun chez soi installe des antivirus et des pare-feu sur son ordinateur en même temps que des cadenas sur les portes, parce que l’assurance, sinon, ne remboursera pas l’effraction.
Les banques savent où quand combien et pourquoi vous dépensez votre argent et se sert des infos pour vous vendre toujours plus de produits bancaires qui, ne l’oublions jamais, sont faits pour qu’elles s’enrichissent encore davantage avec votre argent.
Les grands magasins et autres réseaux commerciaux vous couvrent de cartes en tout genre, de clientèle, de crédit, de satisfaction, à points, bonus, et autres tartuferies, puisque ces cartes leur permettent aussi, à l’instar des banques, de savoir ce que vous achetez, à quelle heures, où et en quelle quantité, ce qui permet de jouer ensuite sur les prix, les promotions, et les sollicitations ciblées dont vous êtes perpétuellement inondés. Et si tout cela a un coût pour eux, ne rêvez pas, c’est inclus dans le prix de votre plaquette de beurre.
Votre téléphone mobile est également un mouchard efficace, votre opérateur sait qui quand comment pourquoi vous appelez et d’où… Enfin, votre ordinateur aussi est un mouchard, tout comme votre opérateur internet.
La société marchande est avide de savoir comment vous vivez pour savoir quoi vous vendre, comment combien et à quelle heure. Enfin, de plus en plus, comme je le disais plus haut, elle vous vend de l’abstrait, du service (du vent?) : des assurances, des services en cas de problèmes, des choses ponctuelles, des abonnements, des crédits… de moins en moins concret et surtout, de plus en plus aliénant.
Clic ?
L’idéal de notre société marchande actuelle ? Que vous soyez un consommateur fréquent docile et prévisible, et pour cela, c’est la guerre psychologique qui marche le mieux avec l’instrument massue : la publicité.
Et comment le système n’en a jamais assez, il vous fait aussi subir des sondages, des tests, des enquêtes d’opinions…
Et si vous avez le malheur de ne pas rentrer dans le rang, d’être un peu marginal, elle vous le fait payer cher. Elle vous exclue.
Aujourd’hui, ne pas avoir de voiture, de téléphone portable, d’ordinateur avec Internet, d’appareil photo numérique ou de télévision vous exclue et vous rend asocial.
Et plutôt que de trouver des remèdes à la source de ce que je considère comme le mal, les responsables politiques courent après le progrès et favorise son développement sans anticiper ou prévoir toutes les répercussions sociales à venir. C'est comme cela qu'on arrive à offrir des tentes aux SDF et que certains s'en offusquent.
Chacun chez soi à communiquer avec le monde entier, mais seul devant son écran, en attendant qu’on nous livre la pizza, après avoir passé la journée chez soi, puisqu’on a la chance de faire du télétravail, certes au bord de la mer, mais dans une maison avec des grilles en fer parce que tout votre équipement moderne fait des envieux qui n’hésiteront pas à casser votre porte, et aussi pourquoi pas votre tête, pour votre dernier écran plat…
Quelle est l’idéologie et l’objectif ou la raison d’être ou la philosophie du libéralisme et des partis de droite aujourd'hui ?
Je me souviens de mouvement idéologiques, philosophiques, politiques ou culturel qui parlaient d’égalité, d’humanisme, de partage, d’éducation ou de progrès social, d'objectifs qui offraient de l'espoir, du rêve, une amélioration humaine du "vivre ensemble".
Que nous offrent comme discours et idéologie les partis aujourd'hui ?
Mais, attention, je vais m'arrêter là car nous entrons dans un époque où réfléchir devient emmerdant et donc suspect et donc dangereux.
Bon, je retourne à mes photos...
Ca me prend beaucoup plus de temps que prévu.
Il faut dire qu’en regardant ces photos, je fais plusieurs choses à la fois.
D’abord quand je les regarde, automatiquement mon esprit repart en voyage et vagabonde avec les souvenirs qui reviennent accompagnés des sons, des odeurs, des discussions, des gens croisés...
Ensuite, j’efface toutes celles qui ne sont pas de qualité (floues, redondantes, trop mal cadrées, sans intérêt…).
Ensuite, j’opère une double sélection, une pour ce Blog et un autre pour d’éventuelles utilisations artistiques ultérieures liées à mes projets actuels.
Mais, je trie et classe aussi en faisant des dossiers, de l’archivage…
Et quand tout est bien rangé, je grave et archive sur des CD.
C’est intéressant ce que je vous raconte, hein ?
C’est comme ça que j’ai pu sélectionner les photos pour le concours quiz du moment. Jouez ici, si vous en avez encore le courage…
C’est aussi pour ces raisons que depuis une dizaines de jours, j’illustre aussi les articles avec de « vieilles photos » repêchées lors de ce nouveau visionnage.
Il me reste à présent les quatre derniers mois, depuis en fait que je loge dans un chez moi à moi. Déjà pas moins de 25 CD gravés…
Le numérique est un joli piège, il permet de « faire » des milliers de photos pour un coût quasi nul. Mais si je mets le verbe « faire » comme ça, entre guillemets, c’est bien parce que tous ces clichés sont virtuels, immatériels, comme ce Blog. Sans électricité ou sans machines perfectionnées pour les voir et tout cela disparaît.
Nous sommes entrés dans une drôle d’ère où la propriété et l’acquisition est une idéologie qui n’a jamais été aussi forte, grâce à l’économie de marché, au libéralisme économique, au crédit et autres cartes bancaires et en même temps on acquiert de plus en plus de choses immatérielles, abstraites : de la photo numérique, de la musique par téléchargement…
On possède de moins en moins de choses concrètes et les avancées technologiques nous obligent à changer le peu de concret que l’on a. Le CD est venu remplacé le vinyle et la cassette. A présent l’argentique est devenu en quelques années une antiquité…
Tout se virtualise ou s’abstractise, jusqu’au communication entre les être humains qui communiquent par mail, SMS, délaissant ce qui laisse des traces, comme des cartes ou des lettres manuscrites. Résultats, les jeunes aujourd’hui ne savent plus écrire, mais cela n’est pas forcément négatif, puisqu’ils savent faire d’autres choses complexes que leurs parents ou grands-parents ne sauront jamais faire.
Non, aujourd’hui on laisse d’autres traces, virtuelles elles aussi, mais pas tout à fait, ni pour tout le monde. Le monde du tout informatique et du tout électronique est en train de lentement et sûrement faire un big brother dont personne individuellement ne veut, mais que toute la société actuelle appelle de ses vœux. Tout le monde surveille tout le monde et chacun seulement pour son propre intérêt.
Clic ?Chacun chez soi installe des antivirus et des pare-feu sur son ordinateur en même temps que des cadenas sur les portes, parce que l’assurance, sinon, ne remboursera pas l’effraction.
Les banques savent où quand combien et pourquoi vous dépensez votre argent et se sert des infos pour vous vendre toujours plus de produits bancaires qui, ne l’oublions jamais, sont faits pour qu’elles s’enrichissent encore davantage avec votre argent.
Les grands magasins et autres réseaux commerciaux vous couvrent de cartes en tout genre, de clientèle, de crédit, de satisfaction, à points, bonus, et autres tartuferies, puisque ces cartes leur permettent aussi, à l’instar des banques, de savoir ce que vous achetez, à quelle heures, où et en quelle quantité, ce qui permet de jouer ensuite sur les prix, les promotions, et les sollicitations ciblées dont vous êtes perpétuellement inondés. Et si tout cela a un coût pour eux, ne rêvez pas, c’est inclus dans le prix de votre plaquette de beurre.
Votre téléphone mobile est également un mouchard efficace, votre opérateur sait qui quand comment pourquoi vous appelez et d’où… Enfin, votre ordinateur aussi est un mouchard, tout comme votre opérateur internet.
La société marchande est avide de savoir comment vous vivez pour savoir quoi vous vendre, comment combien et à quelle heure. Enfin, de plus en plus, comme je le disais plus haut, elle vous vend de l’abstrait, du service (du vent?) : des assurances, des services en cas de problèmes, des choses ponctuelles, des abonnements, des crédits… de moins en moins concret et surtout, de plus en plus aliénant.
Clic ?L’idéal de notre société marchande actuelle ? Que vous soyez un consommateur fréquent docile et prévisible, et pour cela, c’est la guerre psychologique qui marche le mieux avec l’instrument massue : la publicité.
Et comment le système n’en a jamais assez, il vous fait aussi subir des sondages, des tests, des enquêtes d’opinions…
Et si vous avez le malheur de ne pas rentrer dans le rang, d’être un peu marginal, elle vous le fait payer cher. Elle vous exclue.
Aujourd’hui, ne pas avoir de voiture, de téléphone portable, d’ordinateur avec Internet, d’appareil photo numérique ou de télévision vous exclue et vous rend asocial.
Et plutôt que de trouver des remèdes à la source de ce que je considère comme le mal, les responsables politiques courent après le progrès et favorise son développement sans anticiper ou prévoir toutes les répercussions sociales à venir. C'est comme cela qu'on arrive à offrir des tentes aux SDF et que certains s'en offusquent.
Chacun chez soi à communiquer avec le monde entier, mais seul devant son écran, en attendant qu’on nous livre la pizza, après avoir passé la journée chez soi, puisqu’on a la chance de faire du télétravail, certes au bord de la mer, mais dans une maison avec des grilles en fer parce que tout votre équipement moderne fait des envieux qui n’hésiteront pas à casser votre porte, et aussi pourquoi pas votre tête, pour votre dernier écran plat…
Quelle est l’idéologie et l’objectif ou la raison d’être ou la philosophie du libéralisme et des partis de droite aujourd'hui ?
Je me souviens de mouvement idéologiques, philosophiques, politiques ou culturel qui parlaient d’égalité, d’humanisme, de partage, d’éducation ou de progrès social, d'objectifs qui offraient de l'espoir, du rêve, une amélioration humaine du "vivre ensemble".
Que nous offrent comme discours et idéologie les partis aujourd'hui ?
Mais, attention, je vais m'arrêter là car nous entrons dans un époque où réfléchir devient emmerdant et donc suspect et donc dangereux.
Bon, je retourne à mes photos...
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