Trop Grand Véhicule

Courir, courir, courir, ne surtout pas s'arrêter et aller toujours plus vite.

Pourquoi ? Que fuir ainsi ?

Le monde a créer le développement des sociétés humaines et celle-ci ont accéléré leur rythme de croissance, avec une démographie gaslopante et une mode de la course effrénée vers le succès, la réussite ou la chute sans fin.

Nous allons trop vite, la précipitation a remplacé la réflexion.

Un excellent professeur de collège nous rappelait régulièrement de ne pas confondre vitesse et précipitation.

Mitterrand marchait, Sarkozy courait.

Evidemment, la vitesse et l'accèlération nous sont vendues comme un bienfait, un priogrès, un bénéfice, quelque chose de positif. Mais pourquoi aller plus vite puisque le temps court toujours à la même vitesse. Pour quelle raison gagner 10 minutes sur un trajet en auto ? Pourquoi gagner une heure sur un vol en avion à 5000 kilomètres ? Car c'est une erreur de mesurer ou contempler le temps en minutes ou en heure, ou en gain. Car le temps qui importe est le temps disponible et ressenti.

La question essentielle est de savoir de quoi allons nous occuper notre temps et non pas de combien de temps je dispose. Le temps est un outil et ne doit pas être une contrainte. Or nos sociétés soumises au neolibéralisme nous enseigne nous incitent et nous oblige à nous conformer au temps utile pour l'exploitation, le travail et l'enrichissement de ceux qui décident.

Qui décident que vous devrez passer plus d'une heure de transport pour vous rendre à votre travail ? Vous ? Votre patron ? Le plan urbain qui a décidé d'installer le quartier résidentiel loin des bureaux ? Les politiciens qui favorisent les gains des promoteurs immobiliers plutôt que les incitations à se rapprocher de son travail par des aides fiscales ? 

Pourquoi construire des voitures qui passent les 200km/h si les autoroutes sont limitées à 130 ?

Pourquoi dépenser des millions pour qu'un TGV diminue de 20 mn un trajet de trois heures ?

Comment nos politiques publiques nous font payer, avec nos impôts, cette course permanente au gain de temps si dans le même temps ils nous réduisent notre temps disponibles en nous éloignant des bureaux, en précarisant les emplois, en incitant au télétravail ?

Quel temps voulons-nous gagner si tout nous le fait perdre ?

J'évoque ce thème car aujourd'hui je me déplace en TGV de Paris à Bordeaux.

Adolescent, il me fallait 5 ou six heures pour rallier Paris depuis Bordeaux.

Puis avec les premier TGV 3 heures et demi.

Et désormais avec la LGV, à peine 2 heures.

Mais pourquoi ?

Pour que les parisiens puissent plus facilement disposer de leur temps libre sur le bassin d'Arcachon ou à La Rochelle ?

Pour que les gens puissent habiter encore plus loin de leur lieu de travail ?

Pour supprimer tous les petits trains qui rallier les petites comunes entre elles et qui obligent les gens à prendre une voiture pour n'importe quel déplacement ?

Certes, pour moi qui ai connu le trajet en 5-6 heures, c'est bluffant, quasi miraculeux, et puis ?

Pour les jeunes générations, c'est la normalité, aller vite tout de suite, partout. Ce sont eux aujourd'hui les plus frustrés par le confinement et le ralentissement du monde sous coronavirus, car on ne leur enseigne plus la valeur du temps inutile, la valeur du temps qui passe à ne rien faire. On n'enseigne plus comment s'ennuyer sans en souffrir, comment ne rien faire d'autre que regarder le ciel, chantonner, penser.

Sans portable ou tablette, les jeunes générations souffrent, et donc il y a le wifi dans les TGV alors qu'il n'y a que deux heures de trajet... deux petites heures...

Qu'il est doux de ne rien faire pendant deux heures, assis à regarder défiler le paysage.