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Le Chili tremble
Cette nuit le Chili a tremblé de tout son long.
Sur plus de 900 km se sont produites pas moins d'une cinquantaines de secousses
dont la plus forte a été mesurée à 8,8,
ce qui en fait l'enregistrement le plus puissant depuis 50 ans au Chili.
Ce qui frappe dans un premier temps c'est la force et la durée.
Les premières et principales secousses qui ont eu lieu aussi bien à Concepcion qu'à Santiago du Chili ont durée plus de 3 minutes.
Et croyez-moi, ces trois minutes sont une éternité quand tout bouge,
la nuit à trois heures du matin quand il fait nuit, quand il fait noir aussi parce que les systèmes de sécurités coupent l'électricité en cas de fortes secousses pour prévenir tout risque d'incendie.
On se sent peu de chose, accrochés les uns aux autres sous une porte en attendant que cela cesse et que l'on entend autour de soi, d'abord ce cri térrifiant de la terre qui gronde, mais aussi les bruits de vitres qui se brisent tombent se fracassent, les alarmes qui se déclenchent, les maisons qui craquent et les gens qui se mettent à crier ou à paniquer.
Une fois la première grande secousse passée, il faut se chausser, prendre un vêtement chaud, une lanterne et sortir se réfugier dans les rues ou de suite la solidarité de voisinage s'organise.
On se préoccupe de la voisine, de la mamie, du bébé.
On s'échange des allumettes, des bougies, des cigarettes,
on compare avec le dernier tremblor, la dernières secousse
et on attend tous les fameuses répliques.
Les téléphones portables ne fonctionnent pas, les radios diffusaient de la musique.
Puis les premières sirènes de pompiers,
puis les premiers bruits des infos qui arrivent, entre deux répliques.
Les gens de Valparaiso ont l'habitude, mais ils ne s'habitueront jamais.
Ils sont calmes, résignés, connaissent les conseils, les astuces, savent qu'il ne faut pas paniquer. Mais ils n'aiment pas le vivre ou le revivre.
Il y a une forme de réconfort dans ce calme collectif de ceux qui savent.
On partage la peur, moins lourde à porter à plusieurs.
Mais il fait froid et l'attente s'éternise, le temps est encore long avant que le jour reviennent.
Il faut regagner ses pénates avec la peur au ventre,
certains ne rentreront pas et joueront les sdf.
Et l'angoisse de la réplique qui fait qu'on ne ferme pas l'oeil,
notre côté animal prend le dessus, on se meut d'instinct, ne somnole que d'un oeil,
on sursaute au moindre nouveau craquement,
on tremble que ca tremble de nouveau,
on tremble quand ca retremble,
on souffle à peine quand ca s'arrête.
Et ca dure toute la nuit et ca continue la journée.
Mais au jour et avec le retour de l'èlectricité,
on decouvre la vérité, les déga`st autour de soi,
et puis ensuite par la TV les lieux les plus affectés, le nombre qui croît des victimes,
on se dit que sur Valparaiso on a eu de la chance,
que cette ville, rasée en 1906 par un terrible tremblement de terre parachevé d'incendies funestes et ravageurs,
cette foutue Valparaiso a été un peu épargnée, que Concepcion au sud est ravagée et meurtrie dans son triste et inutile record à 8,8 (qu'il semble loin et dérisoire le pourtant dévastateur 7,5 de Häiti).
Mais ce ne sont que des chiffres qui cachent derrière, des morts, des blessés, des gens choqués, des disparus, des dégats considérables, des blessures profondes, des souvenirs qui s'incrusteront longtemps.
Mais ce n'est pas fini, des répliques sont attendues,
même si on ne sait jamais s'i y en aura.
On parle alors de tsunami dans le Pacifique.
Le Pérou a déclaré un jour de deuil national demain en hommage au pays frère et voisin.
Le roi d'Espagne annule son prochain voyage au Chili dans le cadre du Cinquième forum international de la langue espagnole.
La rentrée des classe est retardée d'une semaine dans les zones sinistrées.
Les vols internationnaux n'aterrissent pas à Santiago mais sont déroutés sur Mendoza ou Buenos Aires.
Les images se succèdent à la télé (dans ces programmes télévisés qu'on n'aimerait ne jamais voir) d'information continue en chapelet de mauvaises nouvelles : rues et routes éventrées, édifices fracturés ou effondrés, ponts coupés, dégats matériels, larmes, corps recouverts, etc.
Nous sommes en 2010, c'est février, et la Nature une fois encore nous rappelle combien nous ne sommes rien sur cette planète, rien que des animaux qui courent et s'affolent quand elle éternue.
On comprend mieux en le vivant pourquoi les Chiliens en général relativisent tant certains aspects de la vie que nous autres Occidentaux jugeons primordiaux.
La vie est courte, on n'en a qu'une seule et ce que l'on construit peut s'éffondrer demain.
Qu'est-ce donc qui est important dans nos vie ?
Le tremblement fournit aussi l'occasion de répliques réflexes personnelles qu'il est bon de ne pas enfouir sous de faux prétextes.
Merci donc à tous ceux qui m'ont appelé ou envoyés un mail parce que les nouvelles les avaient rappelés à mon souvenir. Ca fait chaud au coeur dans ces moments terribles que de recevoir des témoignage d'amitiés.
Je ne peux pas répondre à tout le monde personnellement,
mais une pensée pour vous tous qui me lirez ici-même.
Nous allons bien, nous sommes juste trop fatigués pour reprendre une vie que la sociétés voudrait "normale".
Un abrazo fuerte.
Pour les curieux, je vous invite à regarder là :
http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/
ou là :
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/recenteqsww/Maps/10/290_-35.php
ou vous verrez ca :
NB : vous pouvez retrouver tous les articles de ce blog sur le thème du terrible tremblement de terre du 27 février 2010 dans la nouvelle catégorie "Terremoto 2010" créée pour l'occasion :
http://bertrand-bertrand.over-blog.com/categorie-11397731.html
Sur plus de 900 km se sont produites pas moins d'une cinquantaines de secousses
dont la plus forte a été mesurée à 8,8,
ce qui en fait l'enregistrement le plus puissant depuis 50 ans au Chili.
Ce qui frappe dans un premier temps c'est la force et la durée.
Les premières et principales secousses qui ont eu lieu aussi bien à Concepcion qu'à Santiago du Chili ont durée plus de 3 minutes.
Et croyez-moi, ces trois minutes sont une éternité quand tout bouge,
la nuit à trois heures du matin quand il fait nuit, quand il fait noir aussi parce que les systèmes de sécurités coupent l'électricité en cas de fortes secousses pour prévenir tout risque d'incendie.
On se sent peu de chose, accrochés les uns aux autres sous une porte en attendant que cela cesse et que l'on entend autour de soi, d'abord ce cri térrifiant de la terre qui gronde, mais aussi les bruits de vitres qui se brisent tombent se fracassent, les alarmes qui se déclenchent, les maisons qui craquent et les gens qui se mettent à crier ou à paniquer.
Une fois la première grande secousse passée, il faut se chausser, prendre un vêtement chaud, une lanterne et sortir se réfugier dans les rues ou de suite la solidarité de voisinage s'organise.
On se préoccupe de la voisine, de la mamie, du bébé.
On s'échange des allumettes, des bougies, des cigarettes,
on compare avec le dernier tremblor, la dernières secousse
et on attend tous les fameuses répliques.
Les téléphones portables ne fonctionnent pas, les radios diffusaient de la musique.
Puis les premières sirènes de pompiers,
puis les premiers bruits des infos qui arrivent, entre deux répliques.
Les gens de Valparaiso ont l'habitude, mais ils ne s'habitueront jamais.
Ils sont calmes, résignés, connaissent les conseils, les astuces, savent qu'il ne faut pas paniquer. Mais ils n'aiment pas le vivre ou le revivre.
Il y a une forme de réconfort dans ce calme collectif de ceux qui savent.
On partage la peur, moins lourde à porter à plusieurs.
Mais il fait froid et l'attente s'éternise, le temps est encore long avant que le jour reviennent.
Il faut regagner ses pénates avec la peur au ventre,
certains ne rentreront pas et joueront les sdf.
Et l'angoisse de la réplique qui fait qu'on ne ferme pas l'oeil,
notre côté animal prend le dessus, on se meut d'instinct, ne somnole que d'un oeil,
on sursaute au moindre nouveau craquement,
on tremble que ca tremble de nouveau,
on tremble quand ca retremble,
on souffle à peine quand ca s'arrête.
Et ca dure toute la nuit et ca continue la journée.
Mais au jour et avec le retour de l'èlectricité,
on decouvre la vérité, les déga`st autour de soi,
et puis ensuite par la TV les lieux les plus affectés, le nombre qui croît des victimes,
on se dit que sur Valparaiso on a eu de la chance,
que cette ville, rasée en 1906 par un terrible tremblement de terre parachevé d'incendies funestes et ravageurs,
cette foutue Valparaiso a été un peu épargnée, que Concepcion au sud est ravagée et meurtrie dans son triste et inutile record à 8,8 (qu'il semble loin et dérisoire le pourtant dévastateur 7,5 de Häiti).
Mais ce ne sont que des chiffres qui cachent derrière, des morts, des blessés, des gens choqués, des disparus, des dégats considérables, des blessures profondes, des souvenirs qui s'incrusteront longtemps.
Mais ce n'est pas fini, des répliques sont attendues,
même si on ne sait jamais s'i y en aura.
On parle alors de tsunami dans le Pacifique.
Le Pérou a déclaré un jour de deuil national demain en hommage au pays frère et voisin.
Le roi d'Espagne annule son prochain voyage au Chili dans le cadre du Cinquième forum international de la langue espagnole.
La rentrée des classe est retardée d'une semaine dans les zones sinistrées.
Les vols internationnaux n'aterrissent pas à Santiago mais sont déroutés sur Mendoza ou Buenos Aires.
Les images se succèdent à la télé (dans ces programmes télévisés qu'on n'aimerait ne jamais voir) d'information continue en chapelet de mauvaises nouvelles : rues et routes éventrées, édifices fracturés ou effondrés, ponts coupés, dégats matériels, larmes, corps recouverts, etc.
Nous sommes en 2010, c'est février, et la Nature une fois encore nous rappelle combien nous ne sommes rien sur cette planète, rien que des animaux qui courent et s'affolent quand elle éternue.
On comprend mieux en le vivant pourquoi les Chiliens en général relativisent tant certains aspects de la vie que nous autres Occidentaux jugeons primordiaux.
La vie est courte, on n'en a qu'une seule et ce que l'on construit peut s'éffondrer demain.
Qu'est-ce donc qui est important dans nos vie ?
Le tremblement fournit aussi l'occasion de répliques réflexes personnelles qu'il est bon de ne pas enfouir sous de faux prétextes.
Merci donc à tous ceux qui m'ont appelé ou envoyés un mail parce que les nouvelles les avaient rappelés à mon souvenir. Ca fait chaud au coeur dans ces moments terribles que de recevoir des témoignage d'amitiés.
Je ne peux pas répondre à tout le monde personnellement,
mais une pensée pour vous tous qui me lirez ici-même.
Nous allons bien, nous sommes juste trop fatigués pour reprendre une vie que la sociétés voudrait "normale".
Un abrazo fuerte.
Pour les curieux, je vous invite à regarder là :
http://earthquake.usgs.gov/eqcenter/recenteqsww/
ou là :
http://earthquake.usgs.gov/earthquakes/recenteqsww/Maps/10/290_-35.php
ou vous verrez ca :
NB : vous pouvez retrouver tous les articles de ce blog sur le thème du terrible tremblement de terre du 27 février 2010 dans la nouvelle catégorie "Terremoto 2010" créée pour l'occasion :
http://bertrand-bertrand.over-blog.com/categorie-11397731.html
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