Maghreb à suivre (4)

Les événements se bouscule au bord de la Méditerranée et ils confirment un peu plus les erreurs et errements des politiques diplomatiques et stratégiques des pays du bloc occidental, tant celle des Bush (père et fils) ou d’Obama que celle des quinze dernières années en France et même au sein de l’Union européenne.

A trop se focaliser sur les dangers d’un terrorisme ilsamisme dont on se demandera sans doute dans une génération s’il n’était pas légitime, à trop chercher la petite bête dans la barbes des imams radicaux, à trop discriminer les Arabes de tout poil,. A trop graisser la pâte à Israël, l’Occident en a oublié l’essentiel, à savoir anticiper l’avenir, écouter les rumeurs, être attentifs et courtois, polis mais présent et surtout cohérent.

Les motivations des uns et des autres -le pétrole, le bizness, la sécurité d’un estuaire, faire plaisir à un lobbyiste, etc.- n’expliqueront jamais l’aveuglement et le manque de flair. Du coup, « les chancelleries chancellent sous les prises de décisions à prendre ».

                                       Plaque à l'entrée d'un restaurant chic de San Felipe, Chili.

Nombreux ne savent pas sur quel pied danser, on se souvient comme avec la gueule de bois d’avoir vendu des truc à tel président qui n’était alors pas encore considérer officiellement comme un dictateur ; on se souvient avoir recu en grande pompe tel autre pseudoidictateur en visite d’état ; on réécrit les phrases des prochains discours, les réponses toutes faites des prochaines interpellations inopportunes des journalistes en quête (Ô comble del’horreur) d’une certaine vérité.

Et pendant ce temps, sur le terrain, on s’entretue, on se livre des batailles sanglantes, parce que les changements révolutionnaires ne se font presque jamais dans la soie et la France des XVIII et XIXe siècle est bien là pour nous le rappeler.

Du coup, on en oublierait presque la situations tragiquement ubuesque de la Côte d’Ivoire au bord de la guerre civile, pays qui montre que la recette démocratique telle que nous la vend l’Occident n’est pas tout à fait adaptée si elle ne s’accompagne pas d’un asaisonnement local tenant compte de l’Histoire, des cultures en presence et surtout sans autre ingérence extérieure sinon une certaine bienveillance et un appui économique adéquat.

Alors, les dictateurs tremblent ? Non, ils ne tremblent pas, se défendent bec et ongles et s’enfuient s’il ne reste aucune autre solution. Ceux qui tremblent sont ceux qui l’ont aidé, appuyé, encouragé. Ceux qui se sont enrichis sur le dos de la dictature. Tremblent aussi ceux qui ont politiquement et publiquement soutenu le régime renversé.

                           Entrée d'une fabrique de fromage près de Panquehue, Chili

Mais hélas, sur notre belle planète la liste est bien longue des dirigeants opprimant leur peuple, de régimes militaires abusifs, de royaumes féodaux que personnes ne va remettre en cause...

Cependant, la bonne nouvelle pour tout le monde, c’est que les pays arabes peuvent désormais envisager une autre forme de se « liberer » et de « s’améliorer » sans forcément passer par le radicalisme absurde d’un terrorisme au non d’Allah.

                             Incroyable panneau rencontré du côté de Putahendo au Chili

Encore une fois, les équilibres sont en train de se modifier.

Les pays gagnant une certaine liberté et retrouvant une certaine légitimité a parlé en leur nom pourront faire entendre un autre (nouveau) son de cloche. Et fort est à craindre que la France a tout à y perdre, et encore plus si elle continue à s’obstiner à conserver dans ses rangs des diplomates devenus persona non grata et des portes paroles (ou autre plume) aux idées bien mal recues de l’autre côté de la Mare Nostrum (qui n’est plus à personne depuis belle lurette).

Maghreb à suivre donc...