Maghreb à suivre (3)

En comparaison de ce qu’il se passe actuellement dans la région du Maghreb, tout semble mineur ou dérisoire, même l’approche de la commémoration du terrible terremoto de l’année passée au Chili (sans oublier le plus tragique encore d’Haïti).

Au delà du catalogue d’images d’Epinal que la grande majorité des média occidentaux nous offre à voir à entendre ou à lire, du haut de leur arrogante ignorance (sans parler de leur manque de flair à avoir anticipé ou prévu ces mouvemnents révolutionnaires), il est remarquable d’observer ce que la détermination, la volonté, mais surtout l’espoir peut provoquer. Mais n’oublions pas que l’oppression, la pauvreté, l’injustice et la faim sont les principaux facteurs de révolutions (à la condition de ne pas négliger les connaissances et l’éduction).

Le manque de flair et d’anticipation des média ne portera péjudice à personne.

En revanche, le manque de flair et l’ignorance de nos dirigeants va sans doute leur coûter très cher.

On découvre en effet avec stupeur que nos dirigeants ne se préoccupent pas davantage de la situtaion politique lorsqu’ils élisent leur destinations de vacances. D’ailleurs est-on en vacances quand on est Premier Ministre ou ministre des affaires étrnagères et qui’on se déplace hors de France ?

Comment Sarkozy va-t-il pouvoir continuer d’avoir des relations diplomatiques saines avec ces pays donc les régimes changent et qui vont voir arriver ceux qui faisaient de la lêche aux dictateurs qu’ils viennent de renverser ?

Comment monsieur Fillon va pouvoir se faire respecter des nouveaux dirigeants égyptiens ? Comment MAM va se faire entendre du nouveau régime tunisien ?

Voilà donc quelques dominos qui devraient tomber, entrainés par la chute des autres, et la liste risque d’être longue.

Car la France n’est pas le Chili. La France a toujours eu des relations étroites avec l’ensemble des pays du Maghreb, elle n’a donc pas le choix. Pour une fois, elle va devoir suivre les recommandations venant de l’autre côté de la méditerranée.

D’ailleurs, le projet d’union méditérranéenne montre bien l’aveuglement de la France face à la réalité maghrebine... Et les importantes communautés algérienne, tunisienne, mariocaine dans l’hexagone devrait aussi l’inciter à davantage d’humilité et d’honnêteté.

Il est des plus humiliants pour la Tunisie de faire passer l’orgueuil personnel d’un ministre qui a fait une grave erreur de jugement devant l’importance de l’esprit démocratique d’un peuple qui se soulève.

Et l’attitude d’un Fillon ou d’un Sarkozy fait preuve d’une grave hypocrisie ou d’une notable arrogance vis à vis de l’élan Egyptien.

L’Egypte, à l’instar de la Turquie, est un pays clé dans la géopolitique moderne, Israél et les USA l’ont très bien compris, quand nous autres les Frrancais regardont l’Egypte comme une destination touristique entre la croisière sur le Nil et les pyramides.

La Turquie, comme l’Egypte, sont en phase de mutation et de transition et sont en train de reprendre une place méritée et logique sur l’échiquier mondial. Et il ne sert à rien de secouer le foulard de la peur, de l’islamisme, de l’arabophobie, de la crise de l’énergie ou de je ne sais quoi d’autre. Historiquement, culturellement et humainement, la Turquie et l’Egypte n’ont rien à envier à la France.

L’Algérie est donc à son tour en train de tousser. La contagion démocratique favorisée par les media, les nouveau moyens de communication, mais également par capilarité et en toute logique, gagne les autres malades affaiblis par tant d’années de souffrances.

Le Yémen également tousse quand il semble que le roi du Maroc serre les fesses.

Le Liban, Israël et la Syrie ont du souci à se faire.

Et Obama n’a pas fini de passer des nuits blanches à chercher comment combler son manque de stratégie et d’anticipation.

Des peuples se soulèvent et il y aura sans doute, hélas, des répressions sanglantes ainsi que des alliances contre nature de certains tristes sires pour protéger leurs privilèges obsènes.

Rappelons-nous que la révolution francaise poussa les monarchies européennes à s’allier pour tenter de couper court à cette folie de l’époque.

La France coupa les têtes de ses monarques, mais aussi de ses curés, de ses saints, de ses nobles, de ses églises et finalement de ses propres révolutionnaires. Inutile donc de donner des lecons.

Maghreb à suivre, donc !