les fruits du dimanche
Sachant que le Chili exporte de très grandes quantité de fruits dans le monde,
notamment du raison de table (ce qui fait que de nombreuses parcelles qui faisaient avant du raisin pour le vin ou le pisco, se convertissent en raisin de table payé cash en en dollar pour l'exportation).
Sachant que les exportations poussent les producteurs chiliens à la monoculture,
plus rentable, plus rapide, plus facile, plus efficace.
Sachant le marché local au Chili est petit (16 millions d'habitants),
pauvre (les Chiliens sont surendettés ou pauvres),
et très mal organisé (3500 kilomètres de long, des déserts, peu de toute)...
Les résultats sont que :
- les "meilleurs" fruits partent à l'exportation
- les fruits sont trop beaux pour être bons : ils ont une belle couleur, ils sont énormes, mais n'ont pas de goût.
- les fruits sont chers quand tout le monde s'affole des mesfaits de la malbouffe et de l'extension de l'obésité.
Le Chili exporte en grande quantité du raison de table, des pommes, des cerises, des noix, des kiwis, des avocats... Les terres arables se prostituent à la monoculture, laissant trop peu d'espace à la cultures locales et individuelle, à la culture de subssitance et diversifié, qui fait que, paradoxalement, le Chili doit importer certaines matières premières agricole.
La main mise de trois gros groupes de la distribution qui accaparent plus de 80% des ventes sur le pays fait disparaître le petit commerce de proximité, et fait gonfler les prix. Les petites ferias locales, autrement dit les marchers, petit à petit, disparaissent.
Et le Chilien moyen découvre le plaisir de posséder une voiture et l'utilise donc pour aller au Mall où il trouvera un supermarcher avec une offre spectaculaire, énorme, plein de tentations... et aussi des fuits magnifiques qui brillent... et durs comme du bois !
"Tu as volé a volé a volé, l'orange du marchand !" JB 196?
Et puis c'est chiant les fruits.
C'est cher, c'est lourd, ca a pas de goût, ca fait plein de déchêts.
Bref, le fruit, c'est pas sexy !
Alors qu'un yaourt aux fruits, avec ses morceaux de fruits, son goût de fruits, sa saveur au fruits, ses colorants
aux fruits, ses édulcorants aux fruits, son nom de fruits, sa foto de fruits... mmmmmm...
Parce que grâce au talent de nos industries agroalimentaires,
partout où je me trouve, à Paris ou à Valparaiso,
mon yaourt aux abricots que j'aime tant a la même couleur,
la même saveur, la même texture, le même goùt ! Etonnant non ?
L'acidité du fruit me rendrait-elle amer ?
Enfin, à l'allure où vont les choses, avec la multiplication des normes internationales, le main mise des monopoles industriels sur nos vies intimes, les psychoses du risque zéro et des épidémies du n'importe quoi...
Il est fort possible qu'on finisse par interdire aux gens
de manger les fruits de l'arbre planté derrière la maison par grand-père !
"La grenade dans la main du jeune nègre est-elle une rame ou un fruit ?"
a titré Dany Laférière un de ses ouvrages.