L'odeur du vent

29 Avril 2011 , Rédigé par Bertrand Publié dans #La crise rend aveugle

A quoi reconnaît-on les mauvaises odeurs ¿

Comment sentir le vent qui tourne ?

Connaissez-vous l’histoire de la grenouille et de l’eau bouillante ?

[Si vous mettez une grenouille dans l’eau bouilante, elle saute immédiatement hors de l’eau, comme par réflexe de survie. Mais si vous mettez la grenouille dans l’eau tiède que vous montez à ébulition, la grenouille va mourir à petit feu.]

Ici au Chili on dit que la pomme ne tombe jamais très loin de l’arbre.

La fille Le Pen ne peut donc pas être très éloigné de son père,

et si elle est en-haut des sondages... c’est un signe.

La polémique sur les rumeurs de quotas éthniques dans le football francais est un autre signe.

Les problèmes à la frontière avec l’Italie sur les immigrés tunisiens est un autre signe.

Les dérapages réguliers ou blagues douteuses des Hortefeux, Guéant et consorts, sont d’autres signes.

Demander aux agents publics du Pôle emploi de vérifier la validité des papiers des demandeurs est aussi un signe.

L’élection présidentielle de 2007 avait elle aussi été un signe...

L’émergence du RESF avait aussi une raison d’apparaître.

Autant de signes et toujours pas de réaction franche et claire de la part des Francais, sinon lors d’élections locales (et encore...) ou de mouvements de grèves qui n’ont pas empêché ceux au pouvoir de continuer le dépecage républicain.

Et, dans un même temps, une Gauche incipide, rongée par les luttes mesquines d’intérets personnels hypnotisés par l’idée du pouvoir, sans projet, sans idée positive ou constructive, sans révoution idéologique novatrice, essayant de faire du neuf avec du vieux et ne sachant pas si l’Ecologie doit être une force politique, un courant, une idéologie, un passe-temps, un hobby, une mode ou quelque chose de sérieux.

Une Gauche inexistante, des droites triomphantes, un florilège de dérapages racistes, discriminatoires, intolérables, une multiplication de petites phrases malodorantes, un certain radicalisme idéologique, des politiques étroites, discriminatrices et rétrogrades, des jeunes qui n’en peuvent plus et partent vivre au Canada, en Amértique latine ou ailleurs plutòt que de continuer à supporter l’irrespirable dépression nationaliste.

Depuis le Chili en général et depuis Valparaiso en particulier, la critique est facile, l’observation sans risque, l’attitude arrogante du donneur de lecons des plus gratuites. Mais, précisons que l’image qui parvient jusqu’ici, justement, est de plus en plus détestable : un Sarkozy caricatural et caricaturé, qu’on ne montre en photo que s’il est accompagné de sa chanteuse, que l’on accuse de faire la guerre pour gagner les prochaines élections, que l’on a accusé de faire la chasse au Gitan... Un pays qui vend des armes et du nucléaire... et du fromage et du vin et des parfums aussi, bien sûr !