Capitale du vin
A l’évocation du Chili, nombreux sont ceux qui pensent au vin chilien.
J’ai déjà eu l’occasion sur ce blog de parler en bien et en mal de ce fameux vin.
Mais je suis né à Bordeaux et à l’évocation du nom de cette ville, partout dans le monde on pense bien évidemment au vin.
Mais près de Bordeaux, il est un endroit magnifique, un
site exceptionnel, classé par l’Unesco au patrimoine mondial de l’Humanité, comme Valparaiso, un endroit qu’il ne faut rater sous aucun prétexte quand on décide de visiter le sud-ouest de la
France : Saint-Emilion.
Saint-Emilion résonne en mon âme comme la magie bienfaitrice d’une sorcière aimante m’ayant baptisé aux cépages les plus fleuris.
Le soleil caresse les vignes qui offrent ses fruits aux presses les plus généreuses pour que nos palais s’ouvrent aux univers les plus enivrants.
La pierre sensible aux rayons de ce soleil généreux, polie de pluies délicatement iodées par la proximité océanique et travaillée par la main d’artisans qui se refusent artistes, parle un langage d’amour à qui sait l’écouter, la caresser, l’apprivoiser.
Le vin, plus que le sang qui coule dans les veines de cette ville aux allures médiévale, ce vin généreux et puissant est sa raison d’être, sa religion, son ultime utopie. Véritable ambroisie que chacun songe à garder pour soi, il offre un pouvoir plus grand que celui des dieux de l’Olympe, parce qu’Emilion n’est pas venu se cacher dans les grottes naturelles de cette magnifique colline pour le pouvoir, sinon pour la liberté.
Voir le village de Saint Emilion ou boire le breuvage que ses coteaux nous offrent, c’est recevoir en cadeau des rêves de liberté, son parfum enivrant et la sensation réelle que le bonheur existe ici sur notre foutue planète bleu.
Il manque deux milles ans au Chili pour faire un autre
Saint Emilion,
même s’il possède des collines plus belles, un soleil plus généreux,
un océan plus grand et un air plus pur.
Il manque les hommes, les générations de travail
précautionneux et patients,
les tempêtes de grêles, les désespoirs, les guerres fratricides,
le médiévalisme et les croisades, la révolution et les femmes libres.
Il manque l’intuition baroque et le cartésianisme libertin.
tient aussi quelque chose de mâgique,
mais ce n'est ni dans le vin, ni sur les coteaux.
Saint Emilion, priez pour nous !