Votez !
Les choses bougent beaucoup en ce moment pour le élections présidentielles. J'interromps donc les résultats quotidiens de mon concours pour semer mon grain de sel dans la confusion générale qui règne actuellement en France. Les sondages m'attristent, me font peur et ce que je lis à distance me désole... entonces...
Clic sur le n'importe quoi ?
Je ne me souviens pas avoir été aussi hésitant à choisir pour qui voter pour les élections présidentielles dans mon pays.
Je vote à ces élections depuis 1988.
Je crois que j’ai réussi à voter à droite, à gauche et écolo depuis lors.
Pour que je fusse enclin à voter à droite, il me fallut être très jeune et très con et ne plus supporter Mitterrand… ou bien répondre à la logique de voter contre Le Pen.
Lors du soi-disant cataclysme (je dis « soi-disant" puisque, au départ, cela ne concerna que le PS, avant de toucher ensuite la gauche puis de ravager le pays) du premier tour des dernières élections,
j’avais voté pour Noël Mamère, un Vert.
Je ne vais pas ici vous raconter ma vie ni ce qui m’a fait voter pour Mamère.
On a tout dit, tout et son contraire, sur ce fameux premier tour qui mit la France dans la rue dans un premier temps, puis dans l’UMP puis, finalement, à la rue.
Chat échaudé craint-il vraiment l’eau froide ? Certains voudraient encore nous le faire croire. Pour que la sale bête qui sentait pas bon craigne le liquide à basse température, encore faut-il qu’il procède à un raisonnement et qu’il tire les leçons de sa souffrance.
Je n’aime pas les extrêmes, ni à gauche, ni à droite, pour des raisons diverses, soi par le manque d’humanité et haine du populisme, soi parce que je ne crois pas en une nouvelle révolution du peuple prônée avec des accents et une terminologie qui ne tiennent pas compte de presque un siècle de bouleversement mondial.
Côté écologique, je ne trouve pas mon compte. Je fus très déçu, durant ma vie parisienne de voir ce que les verts peuvent faire en totale contradiction avec leur idées dans le beaux quartiers de Paris qui, certes grâce à eux sont devenus calmes, plus verts, plus agréables, débarrassés des nuisances polluantes des voitures et accessibles en transport en commun, mais qui du même coup, sont devenus hors de prix et donc inaccessibles aux vrais gens de gauches (un peu comme l’Unesco qui, classant une zone Patrimoine de l’Humanité, va la vider des ses « petites gens » aux profits des investisseurs étrangers riches et avides de profits sur le dos de la culture et de l’art, avec la bouche en cul de poule s'il-vous-plaît !). Et Voynet n’a pour moi pas les épaules d’un Mamère dont j’aime la grande gueule.
Vous aurez compris aussi, si vous venez ici de temps en temps que non seulement je ne voterai pas pour Sarkozy, mais qu’en plus cet homme me fait peur. Je le trouve dangereux (ce n'est pas moi qui le dit), même plus dangereux qu’un Le Pen dont on pourrait à coup sûr deviner le programme et la politique sans surprise, ce qui ne serait pas le cas de Sarkozy dont je craindrais le pire.
Clic sur le coq gonflable ?
Je ne sais pas pourquoi, mais Bayrou me fascine et me trouble. Le problème, c’est qu’il est à droite et, pire, que son parti participe à la politique de tous les gouvernements depuis que Chirac a été élu à l’africaine. Bayrou n’a pas eu le courage de ne pas être dans le gouvernement, il n’a pas su se démarqué assez, il est pour moi sali par les éclaboussures de l’UMP, et s'est, à mon sens, toujours réveillé un peu tard, une fois que le mal est fait.
Je crois que je lui en veux, car il est de mon pays et qu’en tant que compatriote, j’ai de l’affection pour son accent chantant, ses glissades de langages et son sang parfois un peu chaud. Je reprendrais donc la boutade d’Eric, je voterai pour Bayrou au second tour.
Il reste donc deux candidats de gauche qui, pour moi, représentent les deux faces de mon caractère. Le raisonnable et l’insouciant, Royal ou Bové.
Si c’est la tête qui parle, c’est le vote raisonnable, celui du chat encore mouillé, de la raison qui se voudrait du plus fort, etc.
Si c’est le cœur qui parle, c’est la grande gueule pour crier plus fort que les chefs d’entreprise, c’est tenter le coup d’arrêt à la course folle du libéralisme économique qui est (ne nous voilons pas la face) une superbe fuite en avant sponsorisée par le crédit bancaire.
J’ai été autant déçu par le PS durant ces 5 dernières années (par son attitude, son discours, son absence de contestation, sa transparence idéologique, son référendum sur l’Europe, etc.) que par le comportement des partis se réclamant antilibéraux et ne parvenant pas à se mettre d’accord pour avoir un candidat commun à présenter.
Si je suis au Chili, je dois avouer aussi que c’est parce que j’ai choisi de quitter les rails raisonnables pour les pistes sableuses de l’insouciant.
Je pencherai donc pour Bové.
Je pencherai en réalité pour quelqu'un ne se contente pas de belles paroles (comme Bayrou par exemple, qui fut déja ministre, ne l'oublions pas), mais qui agit, qui passe à l'acte, qui va au bout de ses idées et de ses convictions.
Il est du Larzac, de ces gars qui ont achetépuis exploité des terres inhospitalières pour ne pas les voir tomber aux mains militaires. Il est de ceux qui vont faucher les OGM interdits et dissimulés à la population. Il est de ceux qui choisirent l'humour pour dénoncer la malbouffe dans un monde où l'humour est désormais mal vu (Cf les histoires des caricatures sur l'Islam ou encore l'incarc´ration d'un passager francais dans les geoles US).
Voilà.
De plus, vivre au Chili, regarder les effets dévastateurs du libéralisme dans ce pays démocratique et républicains qui a su élire une femme issue du parti socialiste aux dernières élections, c’est voir ce que demain peut être une France gouvernée dans un consensus mou, état qui n’est d’ailleurs pas intrinsèquement dans son caractère.
N’écoutez pas les sondages qui vous racontent la plupart du temps n’importe quoi, écoutez votre cœur et votre intuition.
Ne vous laissez surtout pas guidé par la peur qui est la pire des conseillères.
Parlez avec vos voisins, vos amis, vos collègues, vos commerçants.
Et surtout, votez !