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Secousse olfactive
On s’asphyxie sur cette planète, et ce ne sont pas seulement les écologistes
qui le disent, mais bien sans doute les trois quart de la population mondiale.
On s’asphyxie par manque d’oxygène, par une couche d’ozone amincie,
par un entassement toujours plus important et toujours plus urbain
des masses laborieuses quittant les campagnes faute d’argent, de terre arable
ou attirées par les mirages que la publicité sauvage et mercantile assène sans répit partout et tout le temps.
Mais l’asphyxie est aussi d’ordre idéologique, notamment en Europe.
J’ai déjà ici à plusieurs reprises énoncé mes impressions de relents nauséabonds des années trente, je
persiste. On avait eu la politique de Sarkozy quand il était ministre, puis ses discours, ses lois sur l’immigration, on a désormais le même aux commandes de l’Etat avec un « ministre de l’immigration »… Ces guillemets parce que je rapporte la façon dont le colonel de réserve Hortefeux est présenté
dans un journal chilien de la semaine dernière.
Et croyez moi, lire à 12 000 kilomètres de distance que son pays
a un ministre de l’immigration, ça fait une drôle d’impression.
Et puis, il y a eu les élections en Suisse qui continuent de confirmer la glissade très très à droite de la
seule zone blanche d’une Europe désormais unie à 27, zone blanche car il faudra bien un jour que l’entreprise de machine à laver l’argent sale en Suisse soit une bonne fois pour toute dénoncée et
interdite :
ça fait quand même désordre cette machine à laver bruyante, brillante et arrogante en plein milieu du salon européen.
Mais la Suisse et ses fameuses affiches aux moutons noir, hélas, n’est pas le seul pays-coucou à glisser dans l’extrémisme qui sent la discrimination,
voici la Hongrie et ses heureux « quasi-miliciens », l’Allemagne de l’Est et ceux qui n’en finissent pas de regretter des temps anciens et obscurs, la Pologne qui se rigidifie depuis
son entrée dans l’Union…
Et puis, il y a les non moins fameux test ADN que je propose d’appliquer aux sénateurs et députés qui ont voté pour (et à leurs enfants ou parents)… nous aurions, à n’en pas douter, des
surprises.
Et pendant ce temps, le Chili envisage de régulariser la situation
de 20000 étrangers (dont 15 000 Préruviens), ce qui équivaudrait à régulariser 75 000 personnes en France…
Alors, pourquoi la France, pour une fois, ne s’inspirerait pas d’un pays dont elle n’arrête pas de dire que c’est un modèle, au lieu d’essayer de lui vendre du nucléaire, des trains, des métro,
des avions, des ponts et des armes ?
Surtout que de ce côté-ci du globe, Sarkozy a sacrément la côte, ils en parlent tous comme d’un modèle d’homme politique qui a le courage de ses idées et qui mène une politique ambitieuse et
attirante.
Et l’ouverture de Sarkozy à l’opposition ne laisse pas insensible ceux qui voient en la concertacion (au pouvoir depuis la fin de la dictature
pinochétiste regroupant de la gauche socialiste au centre droit) un modèle applicable
mais plus à droite.
Tout cela, je ne vous le cache pas, me laisse de marbre.
Comment discuter avec un Chilien aisé (donc très riche) de l’effet d’annonce, des mensonges ou des à-peu-près d’un Président français qui a instauré un Ministère de l’identité nationale, qui a décidé d’objectifs chiffrés d’expulsion, dont la politique déjà en tant que Ministre a, avant tout, fait croître les courbes : du nombre de personnes incarcérées, de personnes expulsés, d’heures supplémentaires non payées dans la police, du salaire moyen des médecins, des allègements d’impôts des plus riches... ?
J’avais, lorsque Sarkozy était alors ministre, remarqué que ses actions politiques consistaient à vendre une idée populiste et à taper sur les plus démunis ou les plus fragiles pour asseoir sa politique : les usagers de drogues, les malades du sida, les étrangers sans papiers, les jeunes de banlieues, les SDF, les artistes et intermittents du spectacle, les employés précaires… bref, tout ceux qui ne rentrent pas dans le rang de son rêve ultralibéral d’une société riche et prospère, surtout pour les déjà riches et prospères… youpla boum !
La France, qu’elle ait été exemplaire ou honteuse a toujours été prise en modèle, qu’elle fut un Empire battis sur le sang et les guerres, une colonie assise sur le racisme et l’exploitation esclavagiste, une nation révolutionnaire à la guillotine fumante ou un coq hurlant les pieds dans la merde contre l’arrogance d’un Oncle Sam hypocrite et menteur.
Alors, cette ouverture d’un musée de l’immigration a aussi pour moi des relents des années 30, même si les objectifs ne sont pas les mêmes, cela va stigmatiser encore davantage des relations intranationales fragiles qu’une équipe de rugby « très blanche » ou qu’une équipe de football « très noire » n’ont qu’épisodiquement la chance d’aplanir.
Mais tout miser sur le sport, nous rappelle encore des images d’athètes des années 30 du côté de Berlin.
Alors, il reste l’écologie… Phénomène de mode que sont en train de s’accaparer les gens de pouvoir après avoir finalement compris qu’il serait sons doute plus rentable et intéressant de s’approprier le thème pour en faire à sa guise plutôt que de dénigrer quelques gauchistes verdoyants révolutionnaires et coupeurs de joints. Voilà comment Sarkozy et sa bande sont en train de créer l’écologie libérale qui devrait voir apparaître sur nos étalages et au prix fort, toute une gamme de « produits bio écolo »… y compris les bagnoles (voir la dernière publicité de la nouvelle Saab), les avions et le nucléaire (que la France essaie de vendre partout)…
Car il y a belle et bien une contradiction fondamentale dans ce grand cirque du «Grenelle de l’environnement », c’est qu’il a été piloté par un Gouvernement qui prône la croissance, un France de propriétaires et le travail avant tout et pour tous, trois éléments fondamentaux qui vont à l’opposé des intérêts écologiques qui voudraient que, justement, on fabrique moins (et encore moins tout ce qui est inutile) et que l’on consomme moins et moins de tout.
Ce sont les partisans de la décroissance qu’il faudrait pouvoir écouter ou entendre dans ce vacarme assourdissant de la communication sarkozienne qui résonne jusqu’ici.
Vu d’ici, et vu les hausses des prix des produits agricoles, on sent bien que l’individu ne maîtrise absolument pas le prix de ce dont il a le plus besoin pour vivre. Il est d’abord question de politique internationale.
Ainsi on apprend qu'il meurt des gens de faim en 2007 en Argentine, non pas dans la villes, mais dans les
campagnes, horrible paradoxe qui montre bien que le commerce mondial a fini par tuer le fermier en lui vendant des engrais, des semences OG M et le tracteur qui va bien avec en l’incitant à
faire de la monoculture de n'importe quoi (le soja par exewmple) pour exporter vers des pays riches qui, tragique ironie, ne mangera pas sa récolte, mais la donnera à du bétail ou à sa voiture.
Vroum vroum !
Moi aussi, comme
je l’ai lu quelque part, je suis farouchement contre des politique soi-disant écologiques qui prônent de nourrir leurs bagnoles avec des bio carburant plutôt que des gens (un plein de'un 4x4
en biocarburant, c'est un an de nourriture pour un paysan argentin).
Si je n’étais pas Dandy au pays de Pinochet,
serais-je clochard ou faucheur d’OGM ?
Je laisse pour finir la parole au chanteur Damien Saez :
"Quand il faudrait aider le pauvre
Et que ce pauvre a plein de frères
Et que ces frères sont des millons
Et que ces millions sont des millards
Et que ces milliards sont l'humain
Mais des millards d'humains
Ca vaut pas des millards
Car des millards d'humains ca vaut pas un dollar
Laisser crever c'est pas un crime...
Quand on est économiste
Laisser crever c'est pas un crime...
NON monsieur quand on est capitaliste
Mais pour sauver la course et le peuple bourgeois"
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
Biiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiip
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