España viva
J’ai toujours aimé l’Espagne. Ole !
J’ai grandi au son des bandas du sud-ouest, durant les ferias, allant aux corridas et mangeant de la paella dans les bodegas durant de longues tertulias ou le fino arrosait le chorrizo et le manchego, les tapas accompagnaient la sangria. Ole !
J’ai ensuite connu les films d’Almodovar, les textes d’Hemingway, les oeuvres de Picasso, Dali, Zurbaran et Goya et le Rioja !.
Puis, dépassant Irun puis San Sebastian, j’ai connu Valladolid, Madrid, Tolède, les moulins de La Mancha, Séville, Majorque, la côte cantabrique et j’en passe.
Un jour, j’irai à Barcelone, Valence, Caceres, Cadix et Cordoue, en attendant j’écoute Juan Sabina et Joan Manuel Serrat. Ole !
Donjon de Mont-de-Marsan où j'ai connu un avant goût de l'Espagne
Hier l’Espagne en crise se rendait timidement aux urnes pour satisfaire aux obligations démocratiques de décider ensemble du chemin à prendre, entre une situation socio-économique complexe et fragile, une désillusion après 20 ans de croissance aux hormones, une déception de la gauche au pouvoir, une indignation nationale qui rêvent d'un monde meilleur et apolitisé, une soif de revanche d’une droite cicatrisée par Aznar et une gauche déconfite par l’Europe réaliste et un manque de courage politique.
Cette Espagne a donc décidé de revenir à droite, dans une logique de balancier démocratique, un coup à gauche un coup à droite.
La vie humaine est un équilibre fragile mais réel
Tandis que l’Italie s’est enfin débarrassée de Berlusconi et que la France piaffe de se désarkoïzer, que la Grèce se radicalise dangereusement et que l’Allemagne montre quelques signes de faiblesse, c’est l’Europe toute entière qui fait sa mue, lentement mais sûrement.
Tous ces changements sont à la fois bienvenus et salutaires, nécessaires et prometteurs. Qu’importe que la droite ou la gauche pilote tel ou tel pays, pourvu que les principes démocratiques soient préservés, que la construction de l’Europe poursuive la solidification de la paix et de l’équité, que l’Euro continue de gagner du terrain entre le dollar et le yuan et que le continent poursuive son rayonnement humaniste et laïque.
Le monde regarde aussi l'Europe qui regarde l'Espagne
Une Espagne qui sort gagnante et grandie pour cette première élection sans risque d'attentat de l'ETA, sans les stygmates de l'attentat de Madrid, sans guerre du golfe, sans dépendance des USA.
Et donc une Europe qui va sans doute sortir renforcée de ce changement espagnol, après celui de l'Italie et avant celui de la France.
Mais, n'oublions pas de défendre notre indignation, car il y a encore un long chemin pour que le politique reprenne le dessus sur l'économique en Europe.
Il serait grand temps de prêter un peu plus l'oreille aux discours allemands qui appelle au renforcements des institutions européennes.
En attendant, je lève mon verre à l'Espagne, même si aujourd'hui son bulletin penche à droite, au moins elle réagit encoren démocratiquement.
España viva !