Idées à crédit
A ceux qui regrettent, me reprochent ou simplement constatent mon silence idéologique en ces moments sombres d’une main mise générale d’une droite arrogante, sans scrupules et sans vergogne sur notre pays, avec la bénédiction quasi générale de tous les grands media et avec le silence complice ou esclave des journalistes, je ne sais pas quoi dire, sinon que Valparaiso n’est sans doute pas encore assez loin pour ne plus rien voir de cette France qui, du haut de son arrogance aveugle et égoïste, s’est choisie sans doute des dirigeants qu’elle n'en finira pas de vomir pour les années à venir quand l'indigestion fera place à la satiété. Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Je me souviens de la gêne des Américains anti-Bush ou des Espagnol anti-Aznar, qui s’excusaient presque d’être américains ou espagnols, complices de force d’une politique internationale abjecte et cruelle.
Nous verrons bien l’attitude des Français que nous croiserons prochainement sur Valparaiso. Je crains le pire.
Je n’épiloguerai pas, je suis simplement dégoûté mais loin d’être vaincu, juste nauséeux, groggy et triste.
Même avec des dégats limités pour les législatives, la gauche a bien du travail pour redevenir crédible.
J’avais dit ici, qu’en cas de prise de pouvoir de Sarkozy, je ne resterai pas
les bras croisés. Mais ce n’est pas le lieu d’un Blog de voyage que s’attarder sur le sujet.
Etre au Chili, finalement si proche dans le temps des périodes tristes et difficiles de dictature, permet de mesurer les effets d'une homégéisation des pensées et des idées, du mensonge politique (la Concertacion au pouvoir ne s'en prive pas) et du manque d'éducation ou de réflexion d'une population qui a peur, ou qui a faim, ou qui ne comprend rien. D'une population qui succombe (cvomme c'est normal) au consumñérisme, corps et âme, dans un pays où le néolibéralisme a fait dees loi qui écrase un peu plus les pauvres gnes, afin de les rendre esclaves à crédit à vie. (on comprends pourquoi Sarkozy veut "une France de propriétaires, il veut une France avec une population à crédit qui devienne alors docile et maléable à merci).
Qui va entrer en Résistance pour cinq ans ?
Et pourquoi ?
Je songe à cette chanson de Georges Brassens qui, en son temps, a su, bien que moi, dire ce que la déception inhibe (à lire attentivement) :
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente
Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente
Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente"
Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente
Encor s'il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente
O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! Laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente.
Les chansons de Brassens sont tellement fortes que les écouter ou les lire
ne procure pas les mêmes effets, je vous invite à en lire d'autres...
Et je tiens à rassurer ma mère :
" Non non, maman, t'inquiète pas, je ne veux pas mourir pour mes idées ou pour quoi que ce soit d'autre."