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Invitation au voyage

Idées à crédit

17 Juin 2007 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Idées et prises de tête

A ceux qui regrettent, me reprochent ou simplement constatent mon silence idéologique en ces moments sombres d’une main mise générale d’une droite arrogante, sans scrupules et sans vergogne sur notre pays, avec la bénédiction quasi générale de tous les grands media et avec le silence complice ou esclave des journalistes, je ne sais pas quoi dire, sinon que Valparaiso n’est sans doute pas encore assez loin pour ne plus rien voir de cette France qui, du haut de son arrogance aveugle et égoïste, s’est choisie sans doute des dirigeants qu’elle n'en finira pas de vomir pour les années à venir quand l'indigestion fera place à la satiété.
Je me souviens de la gêne des Américains anti-Bush ou des Espagnol anti-Aznar, qui s’excusaient presque d’être américains ou espagnols, complices de force d’une politique internationale abjecte et cruelle.
Nous verrons bien l’attitude des Français que nous croiserons prochainement sur Valparaiso. Je crains le pire.
Je n’épiloguerai pas, je suis simplement dégoûté mais loin d’être vaincu, juste nauséeux, groggy et triste.
Même avec des dégats limités pour les législatives, la gauche a bien du travail pour redevenir crédible.
J’avais dit ici, qu’en cas de prise de pouvoir de Sarkozy, je ne resterai pas
les bras croisés. Mais ce n’est pas le lieu d’un Blog de voyage que s’attarder sur le sujet.
Etre au Chili, finalement si proche dans le temps des périodes tristes et difficiles de dictature, permet de mesurer les effets d'une homégéisation des pensées et des idées, du mensonge politique (la Concertacion au pouvoir ne s'en prive pas) et du manque d'éducation ou de réflexion d'une population qui a peur, ou qui a faim, ou qui ne comprend rien. D'une population qui succombe (cvomme c'est normal) au consumñérisme, corps et âme, dans un pays où le néolibéralisme a fait dees loi qui écrase un peu plus les pauvres gnes, afin de les rendre esclaves à crédit à vie. (on comprends pourquoi Sarkozy veut "une France de propriétaires, il veut une France avec une population à crédit qui devienne alors docile et maléable à merci).
Qui va entrer en Résistance pour cinq ans ?
Et pourquoi ?
Je songe à cette chanson de Georges Brassens qui, en son temps, a su, bien que moi, dire ce que la déception inhibe (à lire attentivement) :

Mourir pour des idées, l'idée est excellente
Moi j'ai failli mourir de ne l'avoir pas eu
Car tous ceux qui l'avaient, multitude accablante
En hurlant à la mort me sont tombés dessus
Ils ont su me convaincre et ma muse insolente
Abjurant ses erreurs, se rallie à leur foi
Avec un soupçon de réserve toutefois
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente,
D'accord, mais de mort lente

Jugeant qu'il n'y a pas péril en la demeure
Allons vers l'autre monde en flânant en chemin
Car, à forcer l'allure, il arrive qu'on meure
Pour des idées n'ayant plus cours le lendemain
Or, s'il est une chose amère, désolante
En rendant l'âme à Dieu c'est bien de constater
Qu'on a fait fausse route, qu'on s'est trompé d'idée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

Les saint jean bouche d'or qui prêchent le martyre
Le plus souvent, d'ailleurs, s'attardent ici-bas
Mourir pour des idées, c'est le cas de le dire
C'est leur raison de vivre, ils ne s'en privent pas
Dans presque tous les camps on en voit qui supplantent
Bientôt Mathusalem dans la longévité
J'en conclus qu'ils doivent se dire, en aparté
"Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente"

Des idées réclamant le fameux sacrifice
Les sectes de tout poil en offrent des séquelles
Et la question se pose aux victimes novices
Mourir pour des idées, c'est bien beau mais lesquelles ?
Et comme toutes sont entre elles ressemblantes
Quand il les voit venir, avec leur gros drapeau
Le sage, en hésitant, tourne autour du tombeau
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

Encor s'il suffisait de quelques hécatombes
Pour qu'enfin tout changeât, qu'enfin tout s'arrangeât
Depuis tant de "grands soirs" que tant de têtes tombent
Au paradis sur terre on y serait déjà
Mais l'âge d'or sans cesse est remis aux calendes
Les dieux ont toujours soif, n'en ont jamais assez
Et c'est la mort, la mort toujours recommencée
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente

O vous, les boutefeux, ô vous les bons apôtres
Mourez donc les premiers, nous vous cédons le pas
Mais de grâce, morbleu! Laissez vivre les autres!
La vie est à peu près leur seul luxe ici bas
Car, enfin, la Camarde est assez vigilante
Elle n'a pas besoin qu'on lui tienne la faux
Plus de danse macabre autour des échafauds!
Mourrons pour des idées, d'accord, mais de mort lente
D'accord, mais de mort lente.


Les chansons de Brassens sont tellement fortes que les écouter ou les lire
ne procure pas les mêmes effets, je vous invite à en lire d'autres...
Et je tiens à rassurer ma mère :
" Non non, maman, t'inquiète pas, je ne veux pas mourir pour mes idées ou pour quoi que ce soit d'autre."

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M
Si tu savais...En fait, je pense que tu sais... <br /> Quitter le rocher (je précise que je ne suis pas monégasque ;-) ) pour partir à la découverte d'ailleurs, ça c'est sur, grosse envie... mais grosse envie d'y rester aussi... J'y vais, j'y vais pas... l'idéal serait les deux : partir en vadrouille un temps (il y a tant d'endroits à retrouver et d'autres à découvrir !!) pour mieux revenir... Mais pour l'intant, ce n'est pas vraiment à l'ordre du jour (à part quelques petites vacances dans mes Alpes natales)... c'est fou ces "contraintes" qu'on a et qu'on se met...<br /> Mais quand je lis ton "voyage encore" d'aujourd'hui, je pense que tu sais...
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B
@MagOui, je sais..."c'est fou ces "contraintes" qu'on a et qu'on se met..."
M
C'est marrant de lire ces quelques mots... Australie et Chili... Perth et Santiago... Mes deux ports d'attache durant l'année qui a été la plus balladeuse de ma vie, où à à peine plus de 20 ans, j'ai tant appris, tant découvert, et qui a définitivement ancrés en moi (ancrés... car ils étaient déjà là...) le goût et le virus des voyages et de la découverte...
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B
@MagSouvenirs, souvenirs... Des envies de quitter le rocher ?
C
salut de l'autre bout du monde...voyageuse moi aussi! Degoutee moi aussi! Pour le moment en Australie...je reviendrai sur ton blog car mon prochain voyage sera en amerique du sud!
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B
@coraSalut donc moi aussi de mon bout du monde, mais on est dans le même hémisphère...J'ai une cousine qui vit à Perth depuis quelques mois et je comte bien aller lkui rendre visite.Mais n'hésite pàs à revenir ici ou à m'écrire un mail si tu veux des infos sur le Chili et le sud du Pérou et la Patagonie et le sud de l'Argentine.
@
Je ne suis pas tout à fait d'accord quand tu écris: "on comprends pourquoi Sarkozy veut "une France de propriétaires, il veut une France avec une population à crédit qui devienne alors docile et maléable à merci"Quant au grand Georges... c'est bien connu, les barbus qui fument la pipe sont de vieux sages! C'est une de mes chansons préférées, et depuis longtemps
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B
@tomNormal que tu ne sois pas tout á fait d'acccord, je grossis le trait.Mais malgré tout la politique économique de la droite libérale est de vendre du crédit et d'asservir les gens au travail et à la rentabilité. En sachant que tout cela améliore les profits et les rendements... le Chili est un très bon exemple.<br /> Je ne fume pas la pipe... arg !
A
J'aurais tellement aimé avoir un fils qui m'ecrive ça ..
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B
@amarula;-)