Comme sur une balancoire
Clic ?
Je voulais illustrer l’été à Valparaiso, la chaleur, le soleil, la plage.
Mais je voulais également laisser de l’espace et de l’imagination aux personnes passant par ici. Parce que montrer des gens sur une plage, cela n’a rien d’exotique.
Ma mère a trouvé que la plage de Viña del Mar paraissait identique à celles de la côte basque française. Rare sont les Chiliens pouvant aller voir là-bas si elle a raison et moi, je ne me souviens plus, j’ai vu trop de plages.
»J’ai vu trop de plage » ferait un très bon début de roman policier.
Entre les noyades, les enfants qui disparaissent, les intoxications alimentaires et les vols, les petites histoires ne manqueraient pas d’encombrer le terrain de l’enquête…
Et ce siège orange serait celui sur lequel le coupable viendrait s’asseoir à la fin du livre, pour siroter un jus d’ananas frais.
Et puis, ce siège vide, c’est aussi une façon personnelle d’illustrer ma réflexion actuelle, comme si je ne savais encore où j’allais m’asseoir prochainement, dans quel fauteuil, à quelle place et dans quel but.
Y’a-t-il un pilote dans l’avion ?
Y’a-t-il encore un voyageur sur ce Blog ?
Mais ce siège vide, ce pourrait être aussi ma façon d’illustrer le vide que va forcément laisser la mort de l’abbé Pierre dans la lutte contre la précarité.
Ce siège pourrait aussi symboliser ce fauteuil de Président de la République française tant convoité en ce moment par des gens dont on se demande quoi du carriérisme de l’ambition de l’arrogance ou de l’imbécillité l’emporte le plus.
Et puis non, ce siège est simplement un siège d’un petit bar d’une plage de Valparaiso.
Et s’il est vide, c’est aussi parce que depuis que je suis de passage de ce côté-ci du monde, j’ai rencontré beaucoup de gens qui sont passés dans ma vie et qui sont repartis vers des contrées lointaines, parce que j’ai dit souvent bonjour puis au revoir (en pensant adieu), parce que les gens ici, rebondissent souvent, ne font que passer, où quand ils restent, on ne sait jamais pour combien de temps.
La vie ici est comme sur une balançoire, un jour on se lasse de son balancement comme on se lasse d’être bercé… et on la quitte.
Clic ?