Bus argentique
Bon, le thème du bus est un thème inépuisable et puisque j'en ai pris pour plus de vingt cinq heures pour arriver jusqu'à Bariloche, je vous en ressert une louche... vroum vroum.
C'est vrai (comme le dit Pierre dans un commentaire de l'article précédent) que voyager en bus permet de voir, de dévorer, de profiter pleinement des paysages de la Patagonie... Côté argentin, cette steppe plane est impossible à photographier, impossible de rendre l'immensité de l'étendue, le vertige que la distance infinie offre au regard qui balaie des dizaines de kilomètre où la seule trace humaine est une clotûre interminale qui semble même avoir existé avant l'Homme... Rien ne vient casser la planitude, l'herbe est rare et rase, les quelques buissons se recroqueville pour mieux résister au froid et au vent, les animaux adoptent des couleurs qui les confondent avec le paysages, à l'exception des flamands trop fier d'arborer un rose osé au milieu des gris des herbes sêches et des nandous, des verts pâles des herbes à moutons, des jaunes délavés du sable, des blancs aveuglants des petits lacs de sel, du roux des guanacos et du bleu du ciel qui se couvre ou se découvre de nuages en quelques minutes sous les vents forts en altitude comme au sol.
Et les paysages admirés en rappellent toujours d'autres...
De souvenirs en souvenirs, les kilomètres de bus s'égrènent et les beautés se fondent... Le cerveau devient un présentoir de cartes postales.
Clic ?
Mais le bus en Argentine, c'est aussi les Argentins bavards et bruyant à cotoyer pendant des heures.
Ce sont aussi les arrêts pipi dans les stations services au milieu de rien où les chiottes sont infectes, les cafés en poudre et l'odeur de gazole écoeurante.
Ce sont aussi les envirronement sonores pollués par la musique ou les films diffusés dans les bus.
Et quand la malchance vous poursuit, vous changez de bus mais on vous repasse le même film, ou encore deux fois de suite le même programme.
Et comme le second chauffeur dort pour récupérer de ses heures de conduite, il oublie de s'occuper de la clim et laisse les passagers mijoter à feu doux...
Et la nuit, le chauffage à fond, toute vitre close, entre le film à 1h30, les ronflements, les sièges étroit appelés "semi cama" parce que les Latinos ont beaucoup d'humour (puisqu'on y dort qu'à moitié)...
Et finalement, ma mère a mieux apprécié le voyage que moi, sans doute parce qu'elle est plus petite et donc moins à l'étroit. Sans doute aussi parce qu'elle découvrait les paysages et qu'elle supporte la chaleur du bus.
Et comme prévu, je suis arrivé à Bariloche énervé.
Mais une chambre avec vue sur le lac qui borde Bariloche a eu de quoi apaiser mon courroux. Je suis donc redevenu l'ange
que je suis d'habitude... enfin presque...
Clic ?
Donc aujourd'hui sera une journée sans bus, un peu d'abstinence après tant d'excès ne devrait pas me faire du mal.
C'est vrai (comme le dit Pierre dans un commentaire de l'article précédent) que voyager en bus permet de voir, de dévorer, de profiter pleinement des paysages de la Patagonie... Côté argentin, cette steppe plane est impossible à photographier, impossible de rendre l'immensité de l'étendue, le vertige que la distance infinie offre au regard qui balaie des dizaines de kilomètre où la seule trace humaine est une clotûre interminale qui semble même avoir existé avant l'Homme... Rien ne vient casser la planitude, l'herbe est rare et rase, les quelques buissons se recroqueville pour mieux résister au froid et au vent, les animaux adoptent des couleurs qui les confondent avec le paysages, à l'exception des flamands trop fier d'arborer un rose osé au milieu des gris des herbes sêches et des nandous, des verts pâles des herbes à moutons, des jaunes délavés du sable, des blancs aveuglants des petits lacs de sel, du roux des guanacos et du bleu du ciel qui se couvre ou se découvre de nuages en quelques minutes sous les vents forts en altitude comme au sol.
Et les paysages admirés en rappellent toujours d'autres...
De souvenirs en souvenirs, les kilomètres de bus s'égrènent et les beautés se fondent... Le cerveau devient un présentoir de cartes postales.
Clic ?
Mais le bus en Argentine, c'est aussi les Argentins bavards et bruyant à cotoyer pendant des heures.
Ce sont aussi les arrêts pipi dans les stations services au milieu de rien où les chiottes sont infectes, les cafés en poudre et l'odeur de gazole écoeurante.
Ce sont aussi les envirronement sonores pollués par la musique ou les films diffusés dans les bus.
Et quand la malchance vous poursuit, vous changez de bus mais on vous repasse le même film, ou encore deux fois de suite le même programme.
Et comme le second chauffeur dort pour récupérer de ses heures de conduite, il oublie de s'occuper de la clim et laisse les passagers mijoter à feu doux...
Et la nuit, le chauffage à fond, toute vitre close, entre le film à 1h30, les ronflements, les sièges étroit appelés "semi cama" parce que les Latinos ont beaucoup d'humour (puisqu'on y dort qu'à moitié)...
Et finalement, ma mère a mieux apprécié le voyage que moi, sans doute parce qu'elle est plus petite et donc moins à l'étroit. Sans doute aussi parce qu'elle découvrait les paysages et qu'elle supporte la chaleur du bus.
Et comme prévu, je suis arrivé à Bariloche énervé.
Mais une chambre avec vue sur le lac qui borde Bariloche a eu de quoi apaiser mon courroux. Je suis donc redevenu l'ange
que je suis d'habitude... enfin presque...
Clic ?
Donc aujourd'hui sera une journée sans bus, un peu d'abstinence après tant d'excès ne devrait pas me faire du mal.
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