Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Invitation au voyage

Le mensonge des couleurs

2 Septembre 2006 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Le voyage de Beltran

Bon, d'accord, je vous avais fait un texte sur les couleurs du mensonge...
Et puis je me suis rendu compte, en me relisant un peu, que toutes ces cartes postales que je vous écrivais sur Valparaiso, même quand je voulais vous brosser un portait par trop idyllique, restaient chaque fois attrayantes, mystérieuses, belles ou presque.
Ces couleurs sur les maisons, sur les coques des bateaux qui s’en vont et s’en viennent sans cesse du port, les couleurs des containers stockés sur les dock, des fresques peintes sur les murs…
Et puis, encore plus ces jours-ci avec cette fin d’hiver qui ressemble déjà à un printemps et qui redonne le moral dès que le soleil frappe les murs fraîchement repeints de certains bâtiments de la perle du pacifique.
                                   Clic pour un peu plus de bleu mister Klein ?
Mensonge ! "Mentira", comme ils disent ici.
Il faudra bien que je me décide sérieusement à égratigner vraiment la ville de Valparaiso, à la critiquer, à vous raconter ses défauts, ses turpitudes, ses grimaces, ses perversités...
Mais il faudra que je parvienne à le faire sans vous faire rêver, sans enjoliver la chose, sans poétiser le discours ni la prose.
Il est toujours difficile de critiquer l’être aimé, il en va de même pour les choses, les objets, les films, les livres ou les villes.
J’avais songé participer au petit amusement de Bière B. sur son site en lui proposant le Guide du Nullard pour Valparaiso… et puis, comme un acte manqué, j’ai effacé mon texte.
Il me sera facile, dans un premier temps d’estomper les couleurs, de désacraliser le mythe d’une ville colorée enchanteresse, de dire que ces couleurs sont belles de loin, mais que comme pour l’arc-en-ciel, quand on s’en approche, les couleurs s’estompent jusqu’à disparaître.
Valparaiso, ville kaléidoscope, se ternie dès que l’on s’approche, les peintures se craquellent, s’effacent, ternissent, disparaissent. Les fresques murales partent avec la pluie et ne sont jamais entretenues, fanant avec le temps.
Les bateaux sont rouillés, à l’instar des containers et des plaques métalliques qui recouvrent la plupart des maisons.
                                                Clic pour noircir le tableau ?
Finalement, parfois (souvent ?), Valparaiso n’est que grisaille.
Parce que le manque d’argent (la ville est surendettée), la situation précaire de la population et la dimension éphémère des choses humaines dans une ville détruite par le feu et les tremblements de terre, font que rien n’est parfait ici, les couleurs non plus !

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
Comment ça sape le moral là d'un coup. Ca me tue le Corto Maltese tiens.
Répondre
B
@bière BremierTiens t'es là aussi !Bah allez, bois un coup, pas la tasse !De Hugo Prat à Arturo Prat (héros chilien) il y a une monde !;-))))
S
(Il y a eu pas mal de passage depuis mon dernier commentaire :) ) Tu veux que je reformule... Je me demandais s'il nous est réellement possible de parler de façon "objective" de ce que l'on aime profondément et qui nous inspire. Tes écrits comme tes photos inspirés de Valparaiso sont tellement poétiques qu'il semble pratiquement impossible pour toi de troquer ta plume de poète contre une prose style "guide du routard" où tu dirais : "pour les routards, tel quartier craint un max; là vous pourrez boire un coup pas cher et là, c'est crade et ça pue". Non, toi, tu nous fais une superbe note sur le naufrage et tu l'appelles Mergitur. C'était ça, le contenu de ma réflexion...
Répondre
B
@shayaHa ben voilà, tout est dit.. je n'ai ren à ajouter... sinon que je pourrais tout de même faire dans le genre guide, mais cela ne m'intéresse pas, c'est pour cela que dans u coin j'ai mis mon mail pour ceux qui veulent vraiment des infos sur les endroits où je suis...<br /> Merci de cette réflexion qui est tout à fait juste... mais qui aime bien châtie bien, il me faudra quand même égratigner un peu Valparaiso...
C
une réflexion banale peut-être, mais la technologie m'épate. à l'autre bout du monde, j'écris et tu réponds illico.ça me , pas fascine, ça me , comment dire. Ben je ne trouve pas le mot.Chui contente.
Répondre
B
@camienneTu as de la chance, je suis juste devant mon ordinateur à l'instant après le passage d'un groupe d'amis venu partager la terrasse ensoleillée... Et je m'apprête à mettre en ligne le texte de dimanche (voilà, tu sais tout..) maintenant parce qu'après je sors...;-)))Content que tu sois contente !
C
un voyage sans couleurs n'est plus mon voyage. Alors je prend le gris et le bleu.Et les autres aussi. Vive l'imperfection.
Répondre
B
@camaienneQue fait alors le daltonien en voyage ? Toutres la gamme des gris lui suffira-t-il ?N'oublie pas ta boîte de crayon de couleurs... pour coloriser les imperfections du monde.
R
pourquoi voudrais-tu que les couleurs menthe à l'eau?<br /> je rentre de Burano, et justement je me faisais la remarque suivante à moi-même: pourquoi de par le monde, il y a des couleurs dans les ports? je crois que je me réponds à moi-même: parce que les bateaux ont des jambes...<br /> une baiser du poulpe
Répondre
B
@rose le poulpeLes couleurs ne mentent pas, elles se trompent de vérité !Tu ne me crois pas ? Mon oeil !