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Invitation au voyage

Histoire sans faim

18 Juillet 2020 , Rédigé par Bertrand Publié dans #America America

Pour ne pas avoir faim, il faut manger et pour manger il faut avoir de la nourriture.

Pour se procurer de la nourriture, il existe plusieurs moyens. Soit l'acheter, soit l'échanger, soit la recevoir gratuitement, soit la voler.

Nos sociétés modernes et (soi-disant) développées fonctionnent avec l'idée préconcue que la faim n'est ni un problème, ni un obstacle. Aides sociales, associations caritatives, abondances de richesses et de nourritures, exédents agricoles, poubelles pleines de dêchets et de gaspillage alimentaire... Le panorama est des plus barroques.

La faim ne devrait donc pas surgir, sauf acident et du coup, on ne la prévoit pas, sinon que l'on surviendra à l'urgence en cas d'apparition, mais il sera trop tard pour celui qui aura à subir la faim, d'abord comme une souffrance biologique mais surtout comme souffrance sociale. 

Celui qui condamne celui qui vole parce qu'il a faim est le même qui condamne celle qui avorte parce qu'elle a été violée. Car celui qui condamne n'a jamais connu la fin et n'a jamais été violé.

La faim est donc devenue un sujet tabou. L'opulence et le gâchis du consumérisme à outrance au nom de la glorieuse croissance qui tue la planète à petit feu, sont les déraisons de notre abandon de l'autre.

Finalement au nom du progrès, on ne se soucie plus de l'autre parce que la société s'en charge nous dit-on.

Histoire sans faim

Pourtant la faim est souvent le déclencheur des révolutions et un révolutionnaire comme Fidel Castro s'est toujours préoccupé que le peuple cubain ait de quoi manger pour qu'il ne se retourne pas contre lui.

L'immense crise économique, sociale et culturel qu'est en train d'engendrer la pandémie en Amérique latine, est en train de préparer un terrain fertile aux révolutions, car la faim est au coin de la rue. Les mouvements de constestations étaient déjà importants et multiples avant le début de la pandémie, le mécontentement va croissant avec l'angoisse d'un futur incertain, l'augmentation de la pauvreté et les risques de pénuries, de ruines et de faim.

D'autant plus que ces pays vivaient à la fois du tourisme devenu inexistant, mais aussi de l'argent envoyé aux familles par les émigrés parti chercher du travail dans un ailleurs devenu également précaire.

Il ne faut pas voir d'un mauvais oeil les rébellons possibles, révoltes ou mouvements contestaires se multiplier en Amérique latine tant le continent a besoin de poursuivre sa mutation et se libérer de ses élites politques oligarchiques qui maintiennent leur pays sous le joug d'une exploitation économique et sociale construite à partir de l'usurpation des terres dès l'époque de la colonisation et de la conquête.

Histoire sans faim

Le Brésil, par exemple, ne peut pas vvre du carnaval de Rio et du saccage de sa forêt pour faire de la monoculture d'exportation... tout en militarisant les favellas au nom d'une représentation erronée de la lutte contre la drogue.

L'Argentine ne peut pas continuer à laisser les riches propriétaires terriens occuper des territoires immenses obtenus de facon illegale et meurtrière, si elle veut lutter contre la pauvreté qui augmente dans sa capitale comme dans le nord désertique.

Le Chili doit changer sa classe politique tout entière, car elle est totalement soumise (corrompue) par les intérets financiers des grands groupes économiques et industriels qui appartiennent à huit familles historiquement esclavagistes, accaparatrices de terres -qui devraient être rendues aux descendants des indigènes-, et frauduleusement enrichies depuis trop longtemps.

Histoire sans faim

Nous pourrions ainsi passer en revue tous les pays du nouveau continent, mais à quoi bon. Qui se soucie des peuples andins, des descendants des Aztèques, Mayas, Incas, à part les historiens et Indiana Jones ?

L'amérique latine, une histoire sans faim ?

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