Re-constitution au Chili ?

19 Juin 2011 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Chili con carnet

[texte dans sa version -d'un dimanche- provisoire]

Actuellement le "Pays de Chile" est en proie à une série de contestations, manifestations, réprobations, mécontentements, qui génèrent un certain mal-être au sein d’une population qui découvre les joies (et les douleurs) de manifester, râler, s’exprimer.

Dans le Nord, les mineurs -qui sont en intérim ou employés par des sous-traitants- demandent à être mieux considérés.

Dans le Nord encore, ce sont aussi les dockers qui souffrent de la privatisations de l’activité porturaire liée à la marine marchande, des cadences infernales, des bas salaires et du peu de considération qui leur est fait.

Du centre au sud du pays, là où le terrible tremblement de terre du 27 février 2009 a fait des ravages, la lassitude le dispute à l’exaspértation de voir un Etat aussi lent ou aussi absent pour venir réparer les plaies physiques comme morales. Les cabanes d’urgence ne suffisene pas, les belles paroles gouvernementales non plus.

Partout au Chili c’est également l’Education qui semble poser problème tant dans les collèges que dans les Universités, les manifestants dénoncent le lucre des établissements qui devraient se consacrer à la seule tache de l’éducation et demandent, eux aussi, que l’on répare les dégâts des établissements touchés par le tremblement de terre.

Il y a aussi ce cas récent de scandale énorme d’une chaîne de supermarchés qui a fait du crédit quais usurier en pénalisant de mainière illégale les mauvais payeurs, escroquant plus de 400 000 personnes et qui montre les limites du retail (bizness supermarché) lorsqu'il prend en charge aussi l'activité de prêt et crédit

Et puis, il y a aussi le cas de l’énergie qui pose souci au Chili et le projet HidroAysen de constructions d’énormes barrages en Patagonie assortis d’une gigantesque ligne à haute tension de plus de 1200 kilomètres -pour acheminer cette énergie hydrolique captée en pleine paysage de carte postale pour le bien être des habitants de Santiago- qui a fait réagir la conscience écologique et sociale de tout un pays.

Bref en ce moment, il ne se passe pas une journée sans que l’on apercoive à la télévision ou dans la presse les images de manifestations, de protestation et, hélas, aussi, de répression policière.

Tout ceci n’est un secret pour personne.

Pas même de savoir que l’actuel ministre de l’Education s’est enrichi sans vergogne dans le bizness de l’Université, sur le dos et le chéquier des parents d´étudiants qui se saignent aux quatre veines pour tenter de financer des études (de mauvaises qualité) à leurs enfants.

Il n’est un secret pour personne que le Chili possède l’une des offres d'études supérieures les plus chères au monde, sans que la qualité suive.

Au Chili, l’Education est davantage un bizness qu’une activité d’enseignement, à l'instar des chaînes de distribution qui font davantage d’argent avec leur activité de crédit qu’avec la vente proprement dite.

C’est un peu comme si les médecins gagnaient davantage d’argent en vendant directement les médicaments, par exemple.

Il semble donc que le Chili marche sur la tête et commence (enfin) à s’en rendre compte.

Paradis du tout privé, y compris pour la santé et l’éducation, y compris le transports publics, le Chili touche la limite de cette doctrine ultralibérale largement assise durant la dictature.

Mais ce qui l’empêche réellement de se libérer, c’est cette camisole de force délibérément attachée par Pinochet durant l’exercice du pouvoir, sa Constitution, que 20 ans d’époque transitionnelle post-dictatoriale soi-disant de gauche, n’a pas réussi à ôter et dont hérite aujourd’hui les propres défendeurs de droites de cette politique économique cruelle et injuste et qui occupent le gouvernement.

Il est clair qu’il faut que le Chili modifie radicalement sa constitution au risque de s’enfoncer dans un mécontentement pathogène et violent.

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