Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Invitation au voyage

Page verte

19 Décembre 2006 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Le voyage de Beltran

Durant ma dernière évasion en Patagonie, j’ai relu tous les textes de ce Blog que j’avais pris soin d’imprimer et de relier, un bloc de 230 pages qui m’a également servi de bloc-notes au recto des pages imprimées.
J’ai relu les quelques 320 textes publiés ici depuis le 8 avril 2005 20 mois de textes.
Je voulais à la fois pouvoir tout relire d’une seule traite, revivre le voyage entrepris, voyager dans le temps, porter un esprit critique sur mes textes et réfléchir éventuellement, à savoir ce que je pourrais (en) faire.
Relire ses textes de voyages tout en voyageant est un exercice périlleux. Très vite, on perd la notion de temps et d’espace, sans cesse bousculé par des textes qui incitent au souvenir, à la nostalgie, et un présent omniprésent qui accapare. Les ponts se construisent en permanence entre l’écrit et le réel, entre les idées d’hier et celles de l’instant, entre les lieux vus et ceux occupés. Et l’on se prend à mélanger les gens rencontrées là-bas avec ceux qui sont assis juste à côté.
                                                       Clic ?
J’ai donc passé 11 jours au bord du Lago Bertrand. Ce n’est bien sûr pas parce qu’il s’appelle comme moi que j’avais choisi de m’y rendre, mais parce que j’y connais un ami qui souhaitait m’accueillir et me montrer son domaine.
J’ai donc passé une dizaine de jours coupé du monde moderne, sans téléphone, ni TV ou Internet et sans électricité.
Eclairé le soir à la bougie, l’eau chaude chauffant sur un poêle à bois dans de grands récipients. Lui faisant le pain, l’eau d’un torrent tout proche pour boire, celle du lac pour tout le reste.
Pour arriver chez lui, il faut quitter la route (la carreterra austral) et monter sur un de ses deux petits bateaux à moteur et naviguer entre 30 et 45 minutes sur le lac.
Sa maison patagonne, un peu en retrait du rivage du lac, au milieu d’arbres aux essences variées la protégeant des vents, aux pieds des montagnes aux sommets enneigées ou abritant des glaciers et des lacs.
Se ravitaillant au village le pus proche une fois par semaine, nous avons amélioré l’ordinaire (qui ne l’était pas) avec les truites que j’ai régulièrement pêchées dans ce lac couleur bleu piscine tant l’eau est pure et alcaline (les lacs du coins sont insolents de bleu)
Cette retraite au vert m’a donc permis de voir le monde autrement, loin du rythme frénétique imposé par la société, nous vivions au rythme du soleil et des exigences de la pêche à la truite, au rythme du bois se consumant dans le poêle et des travaux divers et variés que la vie à la campagne procure : chasser les bœufs du voisin, poser un fil barbelé, brûler des branchages.
Et puis, tout arrêter, regarder autour de soi le lac, la grève, le glacier, les montagnes, savourer le bleu, le vert et le blanc étincelant, suivre l’envol d’un groupe d’oies sauvages, écouter le vent, le clapotis du lac, les oiseaux, le bourdonnement d’insectes butineurs.
                                                        Clic ?
Se dire que la vie est tout simplement belle
et oublier tout ce que l’on a déjà écrit.

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
ça va comme un lundi en fait?<br /> ...
Répondre
L
ouais c ça .. tu voulais relire plein de trucs, ton blog entre autre, et pis t'as rien foutu en fait.. tsssss essaie pas de te rattraper hein!! t'as bluffé personne!! <br /> bon alors .. c dur de s'y remettre?
Répondre
L
d'accord avec shaya(ça fait 2 fois que je l'écris!!je suis contente de ne pas être la seule...)
Répondre
S
Fidèle depuis ma découverte de ce blog, même si je ne commente pas tout, je reste émerveillée tant par la qualité de tes textes que par l'originalité de tes photos... A quand l'édition? Ce serait un ouvrage magnifique.
Répondre
C
:)
Répondre