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Invitation au voyage

Les goûts et les couleuvres

21 Avril 2006 , Rédigé par Bertrand Publié dans #Chili con carnet

Après avoir lu sur le cite d'un journal français la phrase suivante : "Faute d'avoir su s'adapter aux goûts des consommateurs étrangers, le vignoble français est fortement concurrencé par les nouveaux producteurs du monde entier.", je ne décolère pas.
Le vin chilien, qui vend 82% de sa production à l'exportation et qui représente en volume la production du vignoble bordelais, est certes bon, mais sans originalité, séducteur mais pas séduisant et, à la longue, ennuyeux, frustrant, décevant.  Quoi de plus triste pour un vin que d'être adapté aux goûts des autres et d'être oublié dès le lendemain matin.
Après la télé de merde qui dit vouloir répondre aux goûts des téléspectateurs en proposant des émissions qui font de l'audience, après avoir industrialisé les goûts et les saveurs des aliments et des plats (la sauce bolognaise a le même goût dans un bistrot parisien que dans un cantine de Lyon), après avoir tenté d'interdire les fromages au lait cru (ici, au Chili, 50 fromages mais aussi 50 déceptions)...
C'est le tour du vin ?
Je rappelle que les vignobles du Bordelais se sont tirés une balle dans le pied en jouant trop la carte de l'exportation et de l'homogénéisation avant de prendre une claque sur le marché international... Et ce, au détriment des acheteurs nationaux et du goût.
Il ne faut pas entrer sur le marché de la concurrence mondiale, ce n'est ni dans notre culture ni dans l'intérêt du vin français. D'autant que les vins du nouveau monde seront toujours plus concurrentiels tant les coûts de productions sont ridiculement bas. Mais, avec tout l'argent qu'ils mettent, ils ne parviendront jamais à faire un excellent vin comme on sait en faire des centaines en France.
Aujourd'hui, sur les coteaux chiliens, les investisseurs font du vin, mais demain, si cela est plus rentable, sur leurs centaines de milliers d'hectares rendus fertiles par un coûteux système d'irrigation et de drainage, ils feront des arbres à papier, du tabac, de la canne à sucre ou du pavot.
Visionner l'excellent documentaire "Mondovino" pour mettre des sons et des images sur ma rage !

 

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