Analyse chileno-valparaiso-franchutinienne

Vue depuis le port chilien de Valparaiso,
la crise économico-financière qui est en train
de dévaster les favellas bancaires
semble bien loin.
Le Chili, depuis plusieurs années, affiche des statistiques économiques insolentes au regard du monde et de l'Amérique du sud.
Il serait un des rares pays au monde à gagner de l'argent...
Possédant plus de 30 000 millions de dollars placés à l'international.
Leader mondial de producction de cuivre.
Dans le top 10 des producteurs de vin.
Grand exportateur de fruits et légumes.
Une stabilité politique qui attire les investisseurs du monde entier
et qui le place au troisième rang en Amérique après le Mexique et le Brésil
comme pays où les investissements étrangers sont les plus importants.
Une monnaie, le peso, forte et élevée.
Une Présidente connue, reconnue, aimée et respectée dans le monde.
Toutes ces caractéritiques semblent former pour le Chili,
un écu salvateur qui le protègerait de la crise.
Oui mais, voilà...
Les choses ne sont pas aussi simples.
D'abord depuis plusieurs mois déjà, sévit au Chili une inflation qui commence à étrangler les plus pauvres et les classes moyennes inférieures.
Ensuite le Chili se souvient de la terrible crise argentine qui ruina une bonne partie des Argentins, sans le sou après les ruines de presque toute leurs banques, parce que, justement, les investissements étrangers s'étaient tous retirés en bloc, ne laissant plus aucune liquidité dans le pays.
Et puis, un pays qui, comme le Chili, fonctionne surtout et avant tout avec les exportations, se met en position de victime potentielle en cas de coup dur à l'étranger.
Et le cuivre, 40% du PIB disent certains, ne peut pas à lui seul représenter la richesse d'un pays qui, depuis la fin de la dictature Pinochet, aspire à faire partie des pays développés et non du tiers-monde.
Il y a cinq jour, un Ministre a dit à la télévision que les ménages devaient être rassurés, mais qu'il était sage de ne prendre aucune décision économique importante (style crédit) et de consommer modérément.
A savoir que la plupart des banques au Chili sont des succursales des grandes banques internationnales. Récemment est venue s'installer en force et avec beaucoup d'agressivité, la brésilienne Itau.
Par ailleurs, le Chili souffre d'un certain éloignement, qui l'a certes protégé durant le dernier conflit mondial, mais qui le relègue au second plan dans le commerce international mondial, aussi parce qu'il est un nain démographique (16 millions d'habitants).
Mais avec ses bénéfices annuels et sa culture, le Chili est un gros client pour les vendeurs d'armes, de bateaux militaires, de sous-marins... (je rappelle qu'une loi de PInochet octroie 10% des rendements du cuivre aux forces armées qui, il faut le dire et le redire, ne savent plus quoi faire de cette manne et, par exemple, l'Armada repeint ses batiments officiels de Valparaiso quasiment tous les six mois).
Et puis,dans le continent sud de l'Amérique,
le Chili est le dernier "allier" des USA, à part bien sûr le vassal colombien.
Les USA ont l'oeil rivé sur le Chili, en espérant qu'il ne succombera pas aux chants des sirènes Chavez, Morales, Kichner, etc.
Enfin, avec les travaux d'élargissement du canal de Panama,
le Chili en général, et Valparaiso en particulier,
pourrait de nouveau se voir déserté, oublié, et ruiné
par un commerce maritime qui n'aurait plus la nécesité de passer par là.
Reste le projet de réouvrir le transport férrovière entre Valparaiso et Mendoza,0
par la Cordillère... Et qui permettrait de ralier Buenos Aires à Valparaiso, Atrlantique- Pacifique...
En attendant tout cela,
je demeure perplexe et inquiet,
cette crise semble arriver ici en sous-marin.
Comme une lame de fonds,
de ces vagues qui ne se voient pas, peu élevés
mais qui vous tire par les pieds avec une telle force,
qu'il est inutile et vain de vouloir résister.
Valparaiso en a vu d'autre.
Les gens sont prêts.
Ils ont essuyé tant de tramblements de terre, d'incendies, de crises économqiues et de naufrages,
qu'ils en sont vaccinés.