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Le Chili avale la pilule !
Bon, un peu plus d'informations aujourd'hui... un peu moins de voyage !
(en espérant ne me fâcher avec aucune de mes habituées )
Vous l’avez sans doute lu chez vous, la présidente du Chili Michèle Bachelet défend sa décision de mettre la pilule du lendemain à disposition des femmes dès l’âge de 14 ans et sans l’accord des parents, mesure qui fera partie d’une loi rendant l’accès anonyme et simplifié à toute forme de contraception. Enfin !
Rappelons que le Chili a trois énormes contre-pouvoirs : l’Eglise catholique, l’armée et la nomenclature des riches et puissants de ce pays qui appartient qui plus est à l’opposition de droite ultraconservatrice.
Par cette décision en apparence simple, Madame Bachelet rompt brutalement avec la culture habituelle du Chili, puisqu’elle se met à dos la majorité de ces contre-pouvoirs, plus certains appuis de la concertation politique qui forme son gouvernement.
Elle fait face au catholicisme, au conservatisme moralisateur et bien pensant, à la droite et à la culture machiste.
Avant d’aller plus loin, vous devez savoir que l’on estime que 40 % des grossesses au Chili sont de grossesses non désirées.
Que lorsque l’on regard les femmes de 19 ans dans le pays, elle sont 2,5% a déjà avoir un enfant à cet âge dans les classes sociales les plus aisée et 20% dans les classes les plus défavorisées.
Ajoutez à cela que l’avortement est interdit et illégal dans toutes les circonstances, y compris la mise en danger de la mère, ce qui place le Chili comme le pays le plus « rétrograde » en Amérique latine, où certes aucun pays n’a légalisé l’avortement mais où la plupart l’autorisent en cas de viol, d’inceste ou de risque sanitaire pour la mère.
Et cela nous donne un joli portrait d’un pays sous-développé qui n’est
pas le même que celui des belles statistiques internationales du FMI,
de la BID, de l'UNESCO ou d’autres organismes qui marchent au dollar
et au coca-cola, mais témoigne d’une dure réalité perceptible partout
dans le pays.
Comme en témoigne cette "publicité" anti avortement pour culpabiliser les femmes, parue dans un quotidien national de centre droit :
Clic pour un peu plus d'amour ?
Le Chili se développe actuellement trop vite pour la population générale qui ne profite pas vraiment de ce développement qui enrichit d’abord les plus riches propriétaires des plus grandes entreprises du pays.
Lea autres n’ont qu’un miroir aux alouettes sous forme de cartes de crédit à la consommation qui va les endetter à vie, et leurs enfants avec.
Même les ressources du cuivre ne suffisent pas (savez-vous que par décret, 10% des ressources de l’exploitation du cuivre va à l’armée chilienne ?).
Egalement parce que l’éducation reste très majoritairement privée et hors de prix (comme les livres, aussi chers qu’en France), parce que les salaires restent trop bas, que les retraites sont minuscules, et les aides sociales insuffisantes, parce que les grossesses précoces sont trop nombreuses et obligent le mères et les pères à se marier puis à travailler pour nourrir leurs enfant plutôt que de poursuivre des études ou de voyager ou d’être tout simplement jeunes et libres à la découverte du monde.
Et beaucoup d'enfants sont ainsi élevés par des parents immatures.
Et je ne vous parle pas des problèmes psychologies des enfants et des mères quand ce sont des grossesses non désirées.
Autoriser la pilule du lendemain aux Chiliennes dès l’âge de 14 ans c’est de la part de la Présidenta :
- reconnaître enfin la triste réalité du pays en matière de naissance, l’assumer et tenter de l’améliorer,
- aider les jeunes à être plus libres de leur sexualité et de leur bonheur, de pouvoir poursuivre leurs études et de gagner leur autonomie,
- donner aux femmes une plus grande indépendance sexuelle dans ce pays incroyablement conservateur (pour ne pas dire catholique) et machiste sur certains points,
- aider le pays en lui donnant un élan différent en aidant les classes défavorisées à se libérer des contraintes liées à une natalité incohérente.
Bravo Michèle Bachelet, je pense qu’aucun homme politique n’aurait eu un tel courage, vous me faites penser à la Simone Veil ! 
Clic pour ne pas confondre Simone Weil avec Simone Veil ?
On peut espérer qu’il y aura à l’avenir moins de Chiliens et de Chiliennes pour m’avouer n’avoir pas pu voyager dans leur pays autamnt que moi… faute de liberté et d'argent.
Un vent de liberté commence à souffler enfin au Chili…
[Brigetoune, Virginie, Marianne et Gérard... superbes cartes arrivées à destination...
bientôt une surprise ici même]
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